«Plus de transparence et d’efficacité», le défi lancé par Benbderrahmane aux organismes publics

Les codes des marchés publics et de la comptabilité publique fin prêts

Nombreux sont les secteurs dans lesquels un engagement fort des autorités publiques est attendu par les différents acteurs financiers et économiques. Des mesures strictes sont mises en place pour assainir les finances publiques et se débarrasser des comportements malsains qui ont infligé à ce secteur des pertes irrécupérables depuis des décennies. Dans son discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des affectations budgétaires aux différents départements ministériels au titre du budget de 2022, le Premier ministre et ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane, a réaffirmé le refus « catégorique » à l’avenir de « toute demande de réévaluation de plus 10% du montant alloué initialement à la réalisation d’un projet » et le lancement de nouveau projets « sans une évaluation et une étude approfondie ». M. Benabderrahmane a indiqué que « 2022 sera l’année du véritable décollage économique de l’Algérie et de la poursuite des réformes structurelles relatives au système fiscal et au secteur public ».
Pour rappel, dans une déclaration à la presse au mois de septembre 2021, le chef du Gouvernement a évalué les pertes causées par « la non maturation des opérations et la non maîtrise des délais d’exécution des projets publics ont coûté entre 2005 à 2020 à de 8908 milliards ». Ce qui n’est plus tolérable, désormais, a-t-t-il averti avant-hier, mettant en avant les nouvelles priorités de l’Etat pour faire face aux enjeux prochaines années.
Les pouvoirs publics veulent amorcer un changement dans la bonne direction en passant d’un modèle économique révolu à un nouveau modèle résilient et inclusif. A commencer par la mise en œuvre de la réforme du secteur financier pour rationaliser davantage les dépenses publiques face aux défis du budget, conformément à ses objectifs. Encourager la modernisation de la gestion des comptes publics et lutter contre la persistance des pratiques de corruption dans le secteur public à travers l’assainissement de la comptabilité publique. « Le nouveau projet de loi sur la comptabilité publique qui se substituera à la loi N90-21, lequel a été soumis au Secrétariat général du Gouvernement est finalisé » a déclaré M. Benabderrahmane, expliquant que « les dispositions de cette loi ont été mises à jour, en adéquation avec la nouvelle vision de gestion et d’exécution du budget de l’Etat, et ce conformément à la nouvelle loi organique des lois de finances ». L’objectif est de consolider la transparence budgétaire pour une meilleure gouvernance du secteur public.
La révision des règles budgétaires à partir de 2023 est l’une des plus importantes réformes envisagées par le Gouvernement pour ouvrir la voie à la stabilité financière et à l’investissement. Il a rappelé, dans ce sens, l’importance de « l’instruction adressée en octobre dernier portant nécessité de la contribution de tout un chacun à la réussite de la réforme budgétaire qui entrera en vigueur à partir de 2023, qui permettra une gestion plus efficace et transparente à même de promouvoir des investissements plus rentables pour l’économie nationale à travers des mécanismes modernes ». Il est prévu dans ce cadre le soutien de la logique des partenariats publics et privés, a-t-il laissé entendre, soulignant les efforts entrepris par l’Etat pour remettre de l’ordre dans le secteur public marchand. Ce dernier sera aussi réformé, a fait savoir M. Benabderrahmane, affirmant, que « le projet de loi portant révision des dispositions générales du code des marchés publics avait été soumis au Secrétariat général du Gouvernement ». Sa révision constitue « un pas important susceptible de conférer davantage de transparence et d’efficacité à la gestion des finances publiques », a-t-il estimé
L’Etat ambitionne à moderniser l’économie nationale pour accélérer la transition économique et encourager l’entrepreneuriat, l’attractivité, la productivité et la concurrence. Une démarche indispensable pour affronter les mutations du marchés économiques mondiaux et se préparer pour l’après Covid-19. Adhérer à la nouvelle ère de l’économie numérique et intégrer le secteur public dans cette nouvelle transformation. Certaines actions sont déjà prises dans ce sens. Revenant sur ce point essentiel, le Premier ministre et ministre des Finances a appelé « à faire aboutir le processus de numérisation des marchés publics pour leur conférer davantage de transparence, asseoir une concurrence en sus du gain de temps et l’économie des coûts. Ce mécanisme sera efficace en termes de lutte contre la corruption dans les marchés publics », a-t-il expliqué.
Samira Takharboucht