Attar : «Un prix du baril à 80 dollars est idéal pour l’Algérie»

Le marché pétrolier encore sous pression en 2022

Quatre jours après l’annonce par les 23 pays signataires de la Déclaration de coopération de relever légèrement leur volume de production de pétrole pour le mois de février prochain, les cours de l’or noir se sont accéléré soutenu par l’optimisme des pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole (Opep) sur les perspectives de demande et la crise qui secoue depuis quelques jours le Kazakhstan. Le marché manifeste des signes plutôt positifs, et ce, malgré les craintes croissantes liées à la progression du nouveau variant Omicron.
Dans une entrevue accordée, avant-hier, au site d’information spécialisé « Energie.net » l’ex ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar est revenu sur l’évolution positive qui caractérise depuis le début de l’année 2022, le marché des hydrocarbures, estimant que « le prix idéal du baril de pétrole pour cette année est de 80 dollars ». « Un prix idéal pour l’Algérie ».
Toutefois, il n’exclut la baisse des cours du pétrole sous l’influence du nouveau variant Omicron qui risque d’impacter le niveau de la demande. « Ce point sera examiné et étudié lors de la prochaine réunion ministérielle des treize pays membres de l’Opep et leurs dix alliés non-Opep au mois de février prochain », a-t-il indiqué. Pour rappel, la prochaine rencontre du groupe informel Opep+ est prévue le 2 février pour examiner l’évolution du marché pétrolier et trancher à nouveau sur sa politique de production. Une politique qui a validé l’augmentation progressive et prudente des extractions des pays membres de l’Alliance de 400 000 barils/jour, et ce, jusqu’au mois d’avril prochain.
Divers facteurs sont à l’origine de l’instabilité des cours du pétrole a fait savoir l’ex ministre de l’Energie, estimant que le contexte actuel est encore incertain non seulement « à cause de la crise sanitaire ou du nouveau variant Omicron, mais aussi en raison de l’incertitude des données concernant la demande du pétrole comparé à l’offre », a-t-il souligné, estimant que ce déséquilibre pourrait se prolonger de deux années « à cause du repli des investissements dans le secteur tandis que la demande, quant à elle, reste croissante ». Le marché pourrait aussi être influencé par la nouvelle « guerre déclarée » par les pays développés (consommateurs) contre le développement des énergies fossiles et en faveur des énergies renouvelables. C’est un facteur non négligeable, bien que les contours de ce projet restent encore indéfinis, en réalité en raison sur le plan exécution.
L’Algérie n’est, à rappeler, pas convaincue des arguments avancés par la vingtaine de pays et institutions internationales qui ont appelé à l’arrêt de financement de nouveaux projets d’exploitation des énergies fossiles. Le Pdg de la compagnie publique des hydrocarbures a qualifié cette annonce, dans une interview accordée à la presse, d’« irrationnelle » et de « guerre d’intérêts », précisant dans sa déclaration que « ces pays eux-mêmes sont de grands consommateurs des énergies fossiles, leurs industries dépendent de cette énergie, a –t-il souligné, réaffirmant l’engagement de l’Algérie à poursuivre son programme de développement des énergies fossiles et du renouvelable, en parallèle.
Samira Tk