L’Algérie a épargné «1,5 milliard USD d’importation de carburants en 2021»

Premier forage de pétrole en offshore prévu en 2023 par la Sonatrach

«La Sonatrach n’a importé ni les essences, ni le gasoil depuis août 2020, donc pas d’importation de carburants pour l’année 2021, durant laquelle, elle a réussi à économiser plus de 1,5 milliard de dollars d’importation», a indiqué, hier Rachid Zerdani, vice-président Responsable de la Stratégie, de la Planification et Économie à la compagnie nationale des hydrocarbures «Sonatrach», lors de son passage sur les ondes de la radio nationale Chaîne III. La facture de clôture des importations au cours de l’année écoulée s’élève, selon l’intervenant, à «300 millions de dollars et concerne principalement l’importation du MTBE, un produit nécessaire pour la fabrication des essences», a-t-il précisé. Ce résultat positif se lit dans la performance de la Sonatrach qui a réussi, malgré la double crise sanitaire et économique, comme convenu par le Gouvernement en 2020 de réduire la facture des importations de carburant dès 2021.
Depuis la suppression définitive de l’essence super avec plomb au début du mois de juillet passé, la compagnie a pris le pari de renforcer ses activités de raffinage et atteindre ses objectifs d’affaires. Elle prévoit, dans ce but, de «réaliser son premier forage de pétrole en offshore en 2023 au niveau de deux périmètres, l’un situé à l’Est et le second identifié dans le bassin Ouest du pays», a fait savoir M. Zerdani, estimant que ce projet «permettra à la compagnie de mettre en évidence le potentiel identifié sur les périmètres sur lesquels elle opère avec des partenaires», a-t-il souligné. Il a évoqué, d’autre part et sur le long terme, les attentes de la Sonatrach en matière de performance et de rendement de la raffinerie Augusta en Italie qui «n’étaient pas conformes aux attentes pour les deux premières années d’exploitation (2019-2020)», a-t-il selon l’invité qui a expliqué ce faible retour sur l’investissement par «des travaux de maintenance prolongés de 2 mois à 5 mois et réalisés en 2019 qui ont fait que la raffinerie n’ait fonctionné que pratiquement la moitié de l’année».
Il a affirmé, toutefois, que malgré cet état de fait «les résultats de cette raffinerie en 2021 sont positifs et conformes aux objectifs, ce qui lui a permis de payer une partie de ses dettes», a-t-il souligné, estimant que «cette raffinerie offre à Sonatrach des opportunités de commercialisation et de trading en Europe très intéressantes». Il a, par ailleurs émis le souhait de voir la compagnie «récupérer ses investissements à moyen terme.
«Pour rappel, cette acquisition a été longtemps critiquée et dénoncée par des experts qui l’ont qualifié de «grande arnaque» en raison du mauvais état de l’infrastructure et de son rendement assez mitigé.
Cependant, la Sonatrach semble déterminée à remettre sur la bonne voie cette raffinerie pour conforter sa production ainsi que ses objectifs d’exportations.
La compagnie poursuit, malgré la situation sanitaire et économique, ses efforts de recherche et d’exploration pour se passer même de l’importation du «MTBE», selon M. Zerdani.
«Ce produit ne sera plus importé dès la mise en service du complexe d’Arzew», a-t-il noté, relevant la détermination de la société pétrolière à développer l’industrie pétrolière dont l’activité du raffinage pour se passer de sa dépendance à l’étranger et augmenter ses recettes.
Ces dernières ont connu une baisse significative au cours de 2020, avant de revenir à leur niveau d’avant la crise sanitaire en 2021. «La Sonatrach a clôturé l’année 2021 avec des résultats positifs avec plus de 34,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export, contre 20 milliards de dollars en 2020, et ce, en dépit d’une conjoncture difficile induite par les effets de la crise sanitaire courant 2019 et 2020», a indiqué l’intervenant, expliquant cette hausse par «la reprise de l’activité économique mondiale en 2021, soutenue par des mesures de relance budgétaire et financière sans précédent, et induisant une croissance de la demande en pétrole de plus de 5 millions de barils/jour par rapport à l’année 2020».
Ce résultat positif constitue une étape de progression dans la mise en œuvre de son plan d’investissement évalué à plus de «8 milliards de dollars en 2022 sur un total de 40 milliards de dollars dégagé pour le plan de développement de la compagnie 2022/2026».
Samira Takharboucht