Né à Belcourt, enterré à Belouizdad

C’était le dernier membre vivant du Groupe historique des 22 qui avait préparé et planifié le déclenchement de la Glorieuse Révolution de novembre 1954, le moudjahid Othmane Belouizdad décédé mercredi à l’âge de 92 ans, a été inhumé jeudi au cimetière de Sidi M’Hamed, à Alger. Peu connu, notamment à travers les médias, c’est son décès qui a permis de faire découvrir aux Algériens la vie de ce patriote.

Othmane Belouizdad est né le 25 juillet 1929 à Belcourt (Alger), un quartier véritable foyer de la lutte anti-colonialiste, qui a donné de valeureux militants de la causse nationale, dont Mohamed Belouizdad, premier responsable de l’Organisation spéciale (OS), et son frère Sahnoune (mort sous la torture de la police française dans la prison d’El Harrach durant les premières années de la Guerre de libération) ainsi que Ahmed El Kaba, Ahmed Bouda, Lakhdar Rebah, Moumdji Zinelabidine, Mohamed Merzougui, et bien d’autres.

Pour sa part, Othmane Belouizdad rejoint, dès son plus jeune âge, le Mouvement national en tant que militant au sein du Parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et en 1949, il est membre de l’OS (Organisation spéciale) où il a reçu une formation paramilitaire aux côtés de Mohamed Merzougui et Zoubir Bouadjadj. Il a participé à la réunion du groupe historique des 22 avec d’autres membres importants du Comité révolutionnaire pour l’unité et de l’action (CRUA). C’est la que fut prise la décision de prendre les armes comme unique moyen de recouvrer l’indépendance. Il a pris part aux premières actions armées dans la nuit du 1er novembre 1954 dans un groupe avec Benguesmia Mouloud, Harthi Mohamed dit Djillali et Youcef Boustifa pour mener des attaques contre des infrastructures coloniales, dont une raffinerie à Alger.

Arrêté dès les premiers jours de novembre 1954, il a été transféré au centre de torture villa Mahieddine, où il a subi les pires sévices avant son transfert à la prison de Serkadji où il a purgé une peine de deux ans jusqu’en 1956. Il a été jugé ensuite par le tribunal militaire et condamné à la prison à perpétuité. Il fut transféré à la prison d’El Harrach, puis à Lambèse (Batna), et à la prison de Constantine. En 1958, il est transféré en France où il passera 4 ans dans plusieurs prisons (Marseille, Toulouse, Béziers, Rouen et Bordeaux) avant d’être emprisonné de nouveau à la prison de Serkadji jusqu’en 1962. Après l’indépendance, il a été désigné responsable de la Kasma des moudjahidine d’Alger jusqu’en 1967. Il s’est consacré par la suite à la gestion de son commerce dans son quartier de Belcourt, Mohamed Belouizdad actuellement.
L. A.