La CAN-2021 se poursuivra sans l’Algérie

Face à la Côte d’Ivoire (3-1), qui termine en tête avec sept points et poursuit sa route, l’équipe nationale algérienne sort de la coupe d’Afrique des Nations 2021. Elle est ainsi depuis 1992 les premiers tenants du titre à perdre deux matches de phase de groupes de la CAN. «On ne s’est pas montré à la hauteur de la compétition», reconnaissait le sélectionneur Djamel Belmadi.

Cette sortie restera un mauvais souvenir pour les Fennecs, mais aussi pour la nation toute entière. Elle permettra au sélectionneur de décortiquer ce qui n’avait pas fonctionné, bien que les experts, observateurs et médias, ont pu deviner les causes de la non production de jeu. Les Fennecs ont vécu la même configuration que sur les deux matchs précédents : malgré une possession à leur avantage, les Verts ont manqué de réalisme. Pire, ils semblaient «complètement dépassés», selon Jalal Bouzrara, journaliste et producteur des émissions «l’Match et l’Club». Même son leader offensif et capitaine, Riyad Mahrez, a raté son penalty (60e). «C’est peut-être le résultat d’une fatigue psychologique qui les a empêchés d’être maître de leur jeu».

Bendebka auteur de l’unique but algérien à la CAN-2021
Nous ne retiendrons que Sofiane Bendebka, l’auteur de l’unique but inscrit par l’Equipe nationale (73’) lors de cette CAN-2021 et que Riad Mahrez rate le seul penalty des fennecs. Ces Fennecs champions d’Afrique, sont également les seuls à l’échelle du continent africain à avoir atteint 35 matchs sans défaite. C’est énorme et significatif à la fois. Mais pour l’Algérien, une question se pose : Que s’est-il passé, pourquoi cette élimination ? Des questions qui provoquent les observateurs et les médias nationaux et internationaux. Djamel Belmadi a donné quelques éléments de réponse lors de sa conférence de presse : «On n’a pas été à la hauteur de la compétition. On s’est préparé à 100%. On voulait défendre notre titre, mais malheureusement, on n’a pas obtenu ce qu’on voulait. C’est un échec total», sans omettre de rappeler que «la préparation était chaotique pour toutes les équipes ce qui a été chaotique. Prendre en compte aussi l’impact du coronavirus», a-t-il complété.

Difficile de faire une analyse à chaud
Il est «difficile de faire une analyse rationnelle quelques minutes après notre élimination. Je dis que c’est une énorme déception». Ceci explique que cette déception découle du fait que les hommes de Patrice Beaumelle étaient les maîtres du terrain, dominaient et imposaient leur jeu face à des joueurs algériens brouillon, incapables de réagir aux contres de l’adversaire au moment attendait un seul but pour passer. Mais la machine algérienne avait du mal à décoller, par manque de réalisme offensif, principal défaut des Algériens durant cette phase de groupes. «Eux qui affichaient une moyenne de 2,9 buts par match sur leurs dix dernières rencontres avant la CAN», faisait remarquer, à juste titre, un confrère de la presse étrangère.

Les buts…
Cette situation permettra à Kessié, sur une passe de Gradel de crucifier M’bolhi d’une reprise du gauche (1-0, 23e). Le second but qui allait assommer les Fennecs est venu à la 39e d’un coup de tête de l’attaquant Brahim Sangaré porte le score à (39e, 2-0) avant que Nicolas Pépé ne marque le 3e but à la (54e).
Sur le terrain, l’attaquant de Manchester City, Riyad Mahrez, capitaine des Verts, sur lequel les projecteurs étaient orientés, était absent, loin, très loin de son rôle de leader offensif. Il n’a pas convaincu durant toute la partie, et comme preuve, aucune de ses frappes porteuses généralement n’étaient cadrées, ce qui expliquerait le penalty raté à la (60e). «C’est peut-être le résultat d’une fatigue psychologique qui les a empêchés d’être maîtres de leur jeu. Le manque de réalisme offensif a été le principal défaut des Algériens durant cette phase de groupes», faisait remarquer à juste titre un confrère de la presse étrangère.

Les déclarations…
Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Patrice Beaumelle, n’a d’ailleurs pas caché sa fierté «Ce soir, je pense qu’on a gagné avec la manière (…), il y a eu du cœur, de l’envie et puis je crois de la détermination à finir nos actions (…). Ce n’était pas un match facile, même si le résultat indique le contraire (…). Je vais m’en servir comme match référence».
Claude Le Roy, champion d’Afrique 1988 à la tête du Cameroun, évoque la réussite des Éléphants qui tient autant au plan individuel, collectif que tactique. «Les Ivoiriens créaient des solutions dans les intervalles, multipliaient le jeu à trois, Pépé, Gradel comme Haller. Ils étaient incroyablement concernés par la récupération collective du ballon, prêts à fournir tous les efforts».

Mahrez assume
«Sur ce match, on était pas les meilleurs, j’assume mes responsabilités, on a tout donné, nous avons eu une situation très difficile. On a eu du mal à rentrer dans le match. Le premier match on ne l’a pas gagné, le second on l’a perdu par 1-0 et le troisième a on a eu la tête sous l’eau. Je vous rassure que nous restons soudé et le bilan sera fait par le coach. Quant à moi, j’assume mes responsabilités, ce n’était pas facile pour cette fois ci, on reviendra plus fort pour donner de la joie tant pour nos supporters que pour le pays».
Djamel Belmadi : «Nous Donnons rendez-vous au peuple algérien nous allons tenir compte de toutes ces situations qui ont fait que nous soyons éliminés. Mars c’est demain».

H. Hichem