Le nouveau défi de Tebboune

Exporter 7 milliards de dollars en hors hydrocarbures en 2022

­Dans son discours prononcé lors de la réunion qu’il a tenu ce mardi au siège du ministère de la Défense nationale le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a lancé un nouveau défi, celui de réaliser des recettes d’exportations hors hydrocarbures de sept milliards de dollars en 2022.

Ce nouveau défi fait suite à celui engagé en 2021 visant l’objectif de réaliser cinq milliards de dollars d’exportations en hors hydrocarbures. Un objectif qui a été considéré par certains, à l’époque, comme étant exagéré. En attendant les résultats consolidés du commerce extérieur de 2021, les exportations hors-
hydrocarbures auraient dépassées les 4,5 milliards de dollars contre seulement 2,25 milliards de dollars en 2020, une année négativement impactée par la pandémie du Covid-19.
En fixant la nouvelle barre des 7 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures pour cette année le président de la République met ainsi la pression sur le potentiel économique nationale afin de relever le défi. Cet objectif obéit à la stratégie que s’est fixé le pays de sortir rapidement de la très forte dépendance des hydrocarbures.
Depuis 2015 et suite à l’effondrement des marchés pétroliers, le pays a sombré dans une grave crise économique qui a entraîné une instabilité politique.
Les réserves de change qui avaient frôlées les 200 milliards de dollars au début de l’année 2014 sont tombées à 42 milliards de dollars au début de l’année 2021.
Le spectre d’un retour à l’endettement extérieur n’était plus à écarter par les institutions financières internationales. Mais la reprise des marchés pétroliers et la forte croissance des exportations hors hydrocarbures ont permis une nette amélioration des équilibres financiers externes.
Grace à un prix moyen du baril de pétrole de 70,68 dollars en 2021 (41,75 dollars en 2020) les exportations des hydrocarbures avaient dépassées les 34 milliards de dollars contre seulement 22 milliards de dollars en 2020. La balance commerciale du pays a donc réalisé un excédent dépassant les 1,5 milliard de dollars l’année passée contre un déficit supérieur à 10 milliards de dollars en 2020. Mais chose importante, l’excédent commercial de 2021 n’aurait pas été réalisé si les exportations hors hydrocarbures n’avaient pas atteints les 4,5 milliards de dollars.
En fixant un montant de sept milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures cette année, le président de la République veut faire de la diversification de l’économie une réalité réalisable sur le terrain. Les exportations de biens hors hydrocarbures doivent avoir une place de plus en plus importante dans la structure du commerce extérieur du pays. Leurs augmentations permettraient de rétablir l’équilibre de la balance des paiements et renforcer les réserves de change. Mais surtout, de refléter le dynamisme de l’économie hors hydrocarbures. Exporter plus veux dire produire plus et donc avoir une croissance économique soutenue.
En décrétant 2022 l’année de l’économie, le président de la République a pris des mesures pour lever les obstacles qui bloquaient des dizaines de projets d’investissements.
En particulier ceux qui produisent des richesses et qui créent des emplois.
Le secteur agricole est également au centre d’intérêt du Gouvernement.
Après une saison agricole 2020/2021 marquée par une grave sécheresse, des décisions sont prises pour permettre à ce secteur de jouer son rôle dans la relance de l’économie et renforcer la sécurité alimentaire du pays. D’autres secteurs, comme les exportations des services et replacer la destination Algérie dans le marché mondiale du tourisme doivent être dynamisé pour assurer des rentrer supplémentaire de devises et créer plus d’emplois.
Inévitablement, l’économie algérienne doit renforcer son dynamisme et réaliser une croissance supérieure à 3% en 2022. Permettant ainsi de mettre le pays à l’abri des perturbations des marchés pétroliers.
Nadji C.