Toute l’attention concentrée sur les établissements scolaires

Crise sanitaire

La situation sanitaire au niveau des établissements éducatifs doit être minutieusement suivie, a recommandé le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, qui a également insisté sur «une application rigoureuse du protocole sanitaire pour endiguer la pandémie». Il a appelé à relancer les cellules de suivi, sous la supervision directe des directeurs de l’Education pour avoir une information juste et rassurer à la fois les parents et l’opinion publique et ne pas tomber dans le piège de la panique résultant de la propagation de rumeurs.
Abdelhakim Belabed a souligné, une fois encore, l’importance de la vaccination, meilleur moyen de protection et de prévention. Les informations qui parviennent des établissements scolaires, concernant la situation sanitaire, sont plutôt inquiétantes.
Pour sa part, le Pr. Ryad Mahyaoui membre du Comité scientifique de suivi de l’épidémie de Coronavirus, a admis qu’il y a des informations, ici et là, sur des cas de contaminations dans les établissements scolaires ou d’enfants à qui il est demandé de faire les tests pour s’assurer de leur degré de contamination, mais précise-t-il, il n’y a aucun communiqué officiel sur cette situation.
Un tel communiqué permettrait d’établir une stratégie pour les établissements scolaires.
Dans un entretien accordé mardi matin à la Chaîne I de la radio algérienne, il a fait savoir que les discussions du Comité scientifique ont abordé la question de la vaccination des enfants, en particulier sur l’âge ciblé et le type de vaccin, et des décisions sont attendues à cet égard. Le plus important. Mais pour le Pr. Ryad Mahyaoui, le plus important est d’amener les plus de 18 ans à se faire vacciner, à commencer par les personnes au contact des élèves (parents, enseignants, administrateurs et autres), mais, constate-t-il, malheureusement, il y a une sévère réticence pour la vaccination et nous n’avons pas atteint l’objectif de l’opération de vaccination. A propos du variant Omicron, il confirme qu’il est moins virulent que le variant Delta.
Mais, il y a quelques jours, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mettait en garde contre l’idée que le variant Omicron est bénin.
«Omicron continue de déferler sur la planète. (…) Ne vous méprenez pas, Omicron provoque des hospitalisations et des décès, et même les cas les moins graves submergent les établissements de santé», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse à Genève (Suisse). Pour le Pr Réda Djidjik, Chef de service du Laboratoire d’Immunologie Médicale et Doyen de la Faculté de Pharmacie, qui intervenait mardi matin, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, «le variant Omicron est tellement contagieux qu’il va rentrer en compétition avec le variant Delta et prendra sa place petit à petit».
Il estime fort probable que nous atteignons les 100% d’Omicron dans les jours ou semaines à venir, comme c’est le cas en Europe. Mais le Pr Djidjik s’attend à une vague moins violente que la précédente. «Malgré sa contagiosité supérieure, nous constatons que le variant Omicron est moins virulent que le Delta, nous avons moins de patients oxygéno-
dépendants et moins de détresse respiratoire», ce qui présage, selon lui, «moins d’hospitalisation et de moins de décès». Avec l’arrivée d’Omicron, le Pr Djidjik prévoit «une explosion des cas, par milliers probablement». Mais le spécialiste rassure : «Heureusement que ce nouveau variant n’est pas comparable à la forme clinique observée avec le Delta, cela veut dire que nous aurons probablement moins de cas graves avec l’Omicron».
Le Pr Djidjik tranquillise également sur la capacité de prise en charge des personnes contaminées. «Le système de santé algérien a tiré les enseignements de la précédente vague. Nous avons pris nos dispositions cette fois-ci et l’oxygène est disponible en grande quantité».
Le Doyen de la Faculté de Pharmacie appelle encore la population à se faire vacciner. «Même s’il ne protège pas à 100%, le vaccin a prouvé son efficacité contre les formes graves. Il évite l’hospitalisation et réduit la mortalité», rappelle encore le Pr Djidjik qui insiste sur la nécessité de faire sa troisième dose pour se protéger contre le variant Omicron. Il a fait savoir qu’au début de cette 4e vague, c’était le variant Delta qui était prédominant, ce qui a provoqué la saturation de certains services de réanimation ou conventionnels, ensuite, il y eu l’arrivée du variant Omicron en Algérie.
Lakhdar A.