Faut-il vacciner les enfants ?

Ils sont touchés par la pandémie de la Covid-19

Doit-on aller vers la vaccination des enfants entre 11 et 17 ans? C’est la question qui revient avec insistance après les contaminations qui ont touché le milieu scolaire et qui se sont répercutées en milieu familial.

Pour le Pr Riad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de suivi et de l’évolution de la pandémie de Coronavirus, qui intervenait jeudi matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, cette question est «toujours d’actualité». Il estime qu’il faudra avoir des arguments scientifiques «plus lourds pour pouvoir décider de la vaccination des enfants, de l’âge et du type du vaccin». Selon de nombreux témoignages, dans beaucoup de cas, ce sont les enfants qui ont contaminé leurs parents. Dans le monde, des spécialistes ont affirmé que les catégories d’âge entre 5 et 14 ans sont actuellement les plus touchées par la pandémie, avec parfois des taux deux à trois fois plus élevés que dans le reste de la population. Ils font remarquer que les risques pour la santé ne se limitent pas aux enfants eux-mêmes, ils infectent leurs parents et grands-parents à la maison, avec un risque 10 fois plus élevé pour ces adultes de développer une maladie grave, d’être hospitalisés ou de mourir lorsqu’ils ne sont pas vaccinés. Les partisans de la vaccination des jeunes enfants, expliquent qu’elle réduit non seulement leur rôle dans la transmission du Covid-19, mais les protège également de la gravité pédiatrique. Heureusement, en Algérie, aucun cas de décès au Covid-19 n’a été enregistré parmi les élèves «contrairement à ce qui a été relayé comme rumeurs», a affirmé le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed. Mais le nombre de cas dans les établissements éducatifs a été sans doute très élevé pour justifier cette sorte d’état d’alerte qui a été déclenchée en milieu scolaire.
Mercredi 19 janvier, au cours d’une réunion extraordinaire présidée par le Président Abdelmadjid Tebboune, consacrée à l’évaluation de la situation pandémique dans le pays suite à la propagation du Covid-19, il a été décidé à titre préventif la suspension des cours pour 10 jours dans les trois cycles d’enseignement à compter de jeudi. Cette suspension «ne veut pas dire que nos enfants sont autorisés à sortir aux parcs de loisirs et lieux publics, mais doivent exploiter cette période pour réviser leurs cours et se préparer aux devoirs du deuxième trimestre», a averti le ministre de l’Education qui a appelé les représentants des associations des parents d’élèves à «sensibiliser les parents à ce sujet pour atteindre l’objectif escompté derrière la suspension des études». C’est ce qu’a dit également le Pr Riad Mahiaoui, à la Chaîne III de la Radio algérienne : «Ces dix jours ne sont pas des vacances, les enfants doivent rester à la maison». «Il ne faut pas sortir les enfants dans les parcs et autres lieux publics où ils seraient en masse et pourraient continuer à se contaminer», répète le Pr Mahiaoui. «L’arrêt des cours dans les trois cycles pendant dix jours permettra de rompre la chaîne de transmission en milieu scolaire», a-t-il expliqué tout en renouvelant ses appels à la vaccination. Jeudi, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a réitéré, lui aussi, son appel pressant aux personnels du secteur à la vaccination pour atteindre l’immunité collective.
Il a annoncé l’organisation, à partir d’aujourd’hui, d’une campagne de vaccination en faveur des personnels du secteur de l’Education nationale, en coordination avec le ministère de la Santé, en attendant le déplacement des équipes médicales aux établissements éducatifs. Il a appelé les membres du bureau national du Syndicat national autonome des conseillers de l’éducation «à adhérer à la 4e campagne de vaccination, et à poursuivre leurs efforts de sensibilisation à l’importance de la vaccination et au respect du protocole sanitaire, d’autant qu’il est prévu le déplacement d’équipes médicales aux établissements éducatifs pour faciliter la tâche aux travailleurs du secteur non encore vacciné. Abdelhakim Belabed s’est dit insatisfait du taux de vaccination dans le secteur de l’Education, qui a atteint actuellement 33% seulement des travailleurs.
Le secteur de la santé, lui-même, est semble-t-il, à un taux faible de vaccination.
La 4ème vague, avec son bilan inquiétant, va-t-elle inciter les réticents à aller se faire vacciner ? Faut-il vacciner les enfants qui sont, pour 10 jours, non seulement privés d’écoles mais même des espaces de jeux.
Lakhdar A.