Que s’est-il passé à Douala ?

Malaise au sein de la sélection algérienne

Si personne ne s’attendait à une élimination aussi cruelle dès le premier tour de la phase finale de la coupe d’Afrique des Nations 2021, des informations peus rassurantes nous sont parvenues de l’entourage immédiat des Verts. C’est que tout ne tourne pas rond, nous l’avions déjà remarqué, mais il semblerait que le coach Djamel Belmadi, pourtant sévère d’habitude, ne maitrise plus son groupe d’une main de fer. Et pour cause ! L’affaire des 19 joueurs qui ont préféré quitter Douala (Cameroun) continue de faire couler beaucoup d’encre. Selon notre source, le sélectionneur national n’avait autorisé que les joueurs Brahimi et Mahrez à rejoindre la France après l’amère élimination face à la Côte d’Ivoire, sur un vol régulier de la compagnie Air France. S’en est suivi une véritable mutinerie de la part du reste du groupe, du moins ceux qui voulaient éviter de se rendre à Alger pour «rendre des comptes», et de peur, à priori d’assumer l’échec. Belmadi avait beau expliquer qu’il y avait les médias qui les attendaient, rien n’y fait. Les joueurs ont tenu tête à leur «grand frère», d’habitude intransigeant sur ce genre de comportement. Comment ont-ils fait pour la billetterie ? Pour la précision, Mahrez a bénéficié de quelques jours de repos, une décision de son club, donc il n’y avait pas urgence, il pouvait rester avec la sélection.
C’est dire que le sélectionneur que nous avons connu n’est plus le même, affaibli par la débâcle de Douala. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons vu des joueurs désarçonnés à l’aéroport de Douala lors des images diffusées par les différentes chaines de télévisions algériennes.
Nous ne tentons pas de trouver des excuses à cette élimination précoce qui a eu lieu sur le terrain, mais il s’est passé des choses que nous devons dénoncer comme cette relations tendue entre la président de la Fédération algérienne de football, Charef-Eddine Amara et son employeur le sélectionneur Djamel Belmadi, au point de lui interdire de monter dans le bus des Verts. C’est franchement inadmissible. Il y a eu aussi ces réactions de Attal, par exemple qui demandait plus d’efforts de son coéquipier Mahrez pas assez solidaire sur le terrain, ou encore Belaïli reprochant au joueur de Man City d’exécuter toutes les balles arrêtées…
Autant de soucis qui ont fait que tout ne tournait pas rond en sélection, ce qui n’a pas faciliter les choses sur le terrain, car perdre face à la Sierra Léone et la Guinée Equatoriale, très loin du niveau des Fennecs, pensait-on, est une véritable surprise, une débâcle confirmée par cette cuisante défaite face à la Côte d’Ivoire qui n’a fait qu’une bouchée des Algériens. C’est la triste réalité. Les Verts ont été atrocement dominés par les Ivoiriens qui méritent leur victoire.
On s’attendant alors à voir Belmadi venir laver le linge sale en famille comme il a déclaré à un collègue à Douala, avant de se rendre, lui aussi, en France (avec 7 joueurs) directement de l’aéroport Houari Boumedienne après l’arrivée de la sélection à Alger samedi soir. C’est son droit, oui, mais on s’attendait à le voir en Conférence de presse venir nous expliquer ce qui n’a pas marché, lui qui veut parler football…Après, il ne faut pas tout remettre en cause. Il y a cycle qui arrive à terme, et des changements s’imposent, petit à petit dans la mesure ou une échéance importante attend les Verts, le match barrage qualificatif au Mondial-2022. C’est dire que l’on ne peut pas tout chambouler, pour le moment, mais un nettoyage est nécessaire pour repartir de plus. D’ailleurs, des changements au niveau de certains membres de la sélection devraient intervenir d’ici peu. Pour les joueurs, il faudra encore attendre…

Sofiane Gassouma