«Tous les efforts du secteur sont orientés sur l’augmentation de la production agricole»

Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural :

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a salué, hier dimanche à Alger, la décision du Gouvernement d’augmenter le prix d’achat, par l’Etat, à 6.000 DA le quintal de blé dur, jusque-là fixé à 4.500 DA, de la production nationale de blé.
«Il s’agit d’une enveloppe financière supplémentaire de 30 milliards de DA consacrée par l’Etat. Une très bonne nouvelle pour les agriculteurs», a-t-il indiqué.S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Mohamed Abdelhafid Henni a fait savoir que la semence est nationale et que l’Algérie n’importe plus de semence pour les céréales. «L’Etat est mobilisé pour financer cette augmentation des prix d’achat des récoltes», a-t-il dit, estimant que celle-ci témoigne de la reconnaissance de l’Etat et de la volonté de dynamiser cette filière, pour laquelle, a affirmé le ministre, le département œuvre d’abord sur la mise à disposition des semences et des intrants d’une manière générale.
Mohamed Abdelhafid Henni a fait remarquer que l’effort de l’Etat pour soutenir la filière comprend également la subvention sur l’orge, une céréale affectée à l’alimentation de bétail, qui est cédée à 2.000 DA le quintal aux éleveurs alors qu’elle coûte l’équivalent de 4.000 DA sur le marché international. Ceci, a-t-il souligné, pour protéger la filière ovine algérienne, qui compte quelques 26 millions de têtes.
Les céréales, un dossier sur lequel le Gouvernement s’est penché de manière précise, a observé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, comptent parmi les filières jugées stratégiques, car destinées à des produits de large consommation. «Le premier objectif est de couvrir davantage les besoins de la population et en deuxième lieu, de réduire de façon significative la facture d’importation, notamment celle des produits alimentaires», a-t-il poursuivi. L’objectif, a ajouté le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, c’est de récolter entre 27 et 30 millions de quintaux de blé sur 2021-2022. «Nous attendons énormément de cette saison agricole avec l’ensemble de ces dispositions techniques et financières prises en faveur des agriculteurs», a-t-il indiqué encore, faisant remarquer que son département compte également étendre la superficie dédiée à la céréaliculture, actuellement de 3,3 millions d’hectares avec certaines zones où les rendements atteignent 45 à 50 quintaux à l’hectare.
«Le ministère compte augmenter les rendements dans ces zones pour atteindre les 60 à 70 quintaux à l’hectare», a ajouté Mohamed Abdelhafid Henni.
La feuille de route, a ajouté l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, est claire, tous les efforts du secteur sont orientés sur l’augmentation de la production agricole. «Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, un plan de développement multisectoriel a été mis en place, annonce Mohamed Abdelhafid Henni, en collaboration avec le ministère des Ressources en Eau, qu’il salue, ainsi que les Walis, pour avoir facilité l’accès aux forages d’eau pour les agriculteurs.
Evoquant les perspectives du secteur, le ministre a relevé que l’avenir de l’agriculture algérienne c’est l’agriculture saharienne. Et que son département place beaucoup d’espoir dans le développement de l’agriculture saharienne. «Si l’on prend comme exemple la filière des céréales, aujourd’hui nous sommes à 200.000 hectares en agriculture saharienne, avec l’irrigation permanente, en respectant l’itinéraire technique, en ayant la qualité des semences requise et en disposant des intrants en matière d’engrais de fonds et de couverture, les rendements peuvent atteindre les 100 quintaux à l’hectare», a encore observé l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale.
Selon les données communiquées sur le secteur de l’agriculture, l’Algérie compte une superficie agricole utile de près de 9 millions d’hectares, 4 millions d’hectares de massif forestier, plus de 32 millions d’hectares de zones de parcours, 1 million 260 mille exploitations agricoles et plus d’un million 100 mille exploitants. «Le secteur agricole compte 2,6 millions d’emplois, soit 20% de la population active, soit 20 % de la population active», a relevé le ministre, faisant remarquer que l’agriculture participe au Pib à hauteur de 13,5%, avec un taux de croissance de 2%. Alors que la production agricole nationale couvre 73% des besoins de la population. Rabah Mokhtari