Blouses blanches, les victimes collatérales d’Omicron

Le personnel de la Santé frappé par la quatrième vague

«Nous faisons face à une situation inédite. Le nombre du personnel de la santé contaminé par la Covid-19 lors de cette quatrième vague a grimpé d’une manière effrayante», a alerté avant-hier le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha, le Professeur Rachid Belhadj, sur la situation sanitaire que prévaut actuellement au pays sous le variant très contagieux d’Omicron.
Le spécialiste a alerté sur la hausse vertigineuse des cas de contaminations parmi les personnels de la Santé et sur l’hémorragie des cas de consultations, qui sont directement liées à la propagation d’Omicron dans les milieux de la santé. Invité avant-hier par la Chaîne III de la Radio nationale pour livrer les derniers développements de la pandémie en Algérie, le Professeur Belhadj est allé droit au but en qualifiant la situation sanitaire d’ «inédite». Il a avisé : «En quelques jours, nous sommes passés de 25 consultations par jour à 300, et la moitié de ces consultations concernent le personnel de Santé».
Très inquiet par les chiffres alarmants reflétant la forte contamination parmi le personnel de la Santé, le Professeur au CHU Mustapha Pacha a qualifié la situation de préoccupante. «Nous enregistrons un taux de contamination record du personnel de la Santé, ce qui pose d’énormes problèmes pour la gestion des activités de base, notamment les gardes», s’inquiète-t-il.
Sur ce registre, le Professeur Belhadj rappelle le lourd tribut payé par le personnel de la Santé et les funestes chiffres parlent d’eux-mêmes : «Depuis le début de la pandémie, l’Algérie a enregistré 448 décès dans les rangs du personnel médical, dont les deux tiers sont des médecins, soit 250 décès».
«Les chiffres vont augmenter si on continue comme ça», prévient le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha. Selon lui, plusieurs facteurs ont contribué à la hausse du taux de contaminations parmi le personnel de la Santé, a commencé par le grand épuisement professionnel ressenti par l’ensemble des travailleurs de la Santé, après deux ans de rendement infini et de mobilisation permanente contre la pandémie. Cette vulnérabilité, selon le décryptage dudit spécialiste, est derrière le taux élevé de contamination parmi le personnel médical. Ce n’est pas tout, il y a aussi le problème du versement de la prime Covid promise par l’Etat aux personnels de la Santé et qui accuse un retard de neuf mois déjà.
«Si on veut encourager cette armée de blouses blanches, il faut leur garantir leurs droits», suggère le spécialiste. Par ailleurs, et sur le plan de la prise en charge des personnes atteintes par la pandémie, le Professeur Belhadj a rassuré sur la disponibilité des moyens au niveau du CHU Mustapha Pacha. «En plus du centre de tri et des urgences Covid, le CHU Mustapha Pacha a aménagé une zone de transit Covid, pour permettre de prendre en charge des patients qui ne trouvent pas de place, notamment durant la nuit», dira-t-il.
S. Abi