Doyen de l’Académie française

Décès de René de Obaldia

 

Poète, dramaturge, romancier, René de Obaldia est décédé ce jeudi 27 janvier, à l’âge de 103 ans. C’est un auteur discret d’un grand humour qui disparaît, mordant et caustique à la fois. « La mort ? Pourvu que j’arrive jusque-là » aimait dire René de Obaldia en éclatant de rire faisant sienne la boutade de Jean Paulhan, avec un humour dont il ne s’est jamais départi. Né à Hong Kong d’un père panaméen et d’une mère française, il est arrivé en France bébé et fait toute sa scolarité à Paris. Pris de passion pour les romantiques allemands à l’adolescence, il décide très tôt de devenir poète. Il publie son premier recueil de poésie, Midi, en 1949. Suivent d’autres récits en prose poétique et trois romans, dont Le Centenaire, en 1959, mais c’est vers le théâtre qu’il se tourne en définitive et par accident, admet-il. Car pour gagner sa vie, René de Obaldia devient en 1952 secrétaire général du centre culturel de Royaumont. Pour amuser l’assistance de l’abbaye, il écrit un impromptu, Le Défunt, où une jeune veuve relate l’existence du cher disparu. Le texte est publié en 1961 dans le recueil Sept impromptus à loisir. Suivent ensuite plusieurs pièces de théâtre, dont son grand succès Du vent dans les branches de sassafras. Le monde de la littérature perd aujourd’hui avec René de Obaldia un grand esprit proche de Raymond Queneau, facétieux et drôle.
M.M.