Fin du premier tour, dites-vous ?

CAN-2021

Cette Coupe d’Afrique des Nations 2021 a-t-elle convaincu ? Ceux qui s’intéressent à l’évolution du football, et particulièrement à ses archives, témoigneront que le poste gardien de but n’était pas d’origine africaine.«Tenue comme acquise par beaucoup de passionnés de football, cette conviction puisait sa source dans le constat de l’absence presque totale de gardiens de couleur dans les Championnats européens», mentionne un confrère du journal Le Point. La fiche historique qui garde ses références, témoigne celle de la disgrâce injuste en 1950 de Moacir Barbosa Nascimento, le gardien de l’équipe du Brésil à la Coupe du monde de 1950.

Un gardien de but surnommé «l’Express de la victoire»
«Gardien de but surnommé ‘L’Express de la victoire’, né en 1921 et décédé 7 avril 2000». Connu pour avoir perdu la finale de la Coupe du monde de 1950 avec le Brésil contre l’Uruguay, et pour laquelle il a été «jugé» principal coupable. Une de ses déclarations reste dans les archives, voire dans les annales du football brésilien et qui revient souvent lorsqu’il est évoqué : «Au Brésil, la peine maximale pour un crime est de 30 ans. Moi, je paie depuis plus de 43 ans pour un crime que je n’ai pas commis». Mais des compatriotes au cœur de cette CAN-2021, réveillent ses souvenirs. «Le Sierra-Léonais Mohamed Nbalie Kamara, surnommé Fabianski, par son activité lors de ce premier tour, ainsi que le Sénégalais Édouard Mendy, auréolé de son titre de meilleur gardien au monde Fifa pour l’année 2021, ont cloué le bec aux théoriciens de comptoir», écrit un confrère de la presse étrangère.

La CAN-2021 est-elle passée à côté de son but ?
La première remarque, incontestée par tous les sportifs et observateurs, est que les stades, outre le match d’ouverture, Burkina Faso – Cameroun étaient vides, ou presque. Très peu d’explications viennent combler ce vide. Les tapages médiatiques et les promesses faites çà et là pour cette 33e édition n’ont pas eu raison et la réalité frappe de plein fouet les organisateurs. Une affiche vite commentée par des médias étrangers avec des qualificatifs qui contredisent les premières annonces positives qui marquaient les discours des organisateurs.

L’étonnante protestation
des Maliens
«Après avoir félicité la CAF pour tous les efforts qu’elle a mis en place durant cette CAN pour éviter les contestations et les protestations avant et après les rencontres, en instaurant la VAR…», écrit le SG adjoint de la Fédération malienne de football, M. Ibrahim Bathiliy, qui regrette ensuite que la VAR soit restée muette, sans omettre de rassurer la CAF, que le Mali «accepte sa défaite avec fair-play et félicite la Guinée Equatoriale pour sa qualification, mais nous protestons officiellement contre cet acte qui paraît trop suspect. Pour la suite de la compétition et pour l’Image de notre institution (CAF), il est nécessaire que les arbitres et les assistants VAR soient encore plus vigilants et regardent ces situations», a souligné la Femafoot et d’ajouter «la VAR a annulé un penalty accordé au Mali par l’arbitre du match sur une faute dans la surface de réparation, par contre la VAR est restée muette sur le cas de la main flagrante et visible du joueur Equato-Guinéen dans la surface de réparation».

Des stades vides
Des rencontres sont programmées à des heures impossibles, sous un soleil de plomb et face à des tribunes quasi-vides, faisant ainsi de cette CAN une fête sans supporters. Pourquoi cette absence ? Des hypothèses remplacent les discours. Coût du billet d’accès, obligation du vaccin dont la population n’y croit pas, une programmation des horaires des matches qui ne permet pas aux supporters d’êtres présents, l’enfer des embouteillages… Une CAN, pour subsister, doit répondre certes à des exigences, mais aussi à des conditions qui puissent permettre aux supporters de s’y prendre facilement à des heures possibles, avec des coûts à la portée de tous, à un accueil et à une organisation des délégations et visiteurs au niveau des aéroports exceptionnels.

Passer de 16 à 24 équipes est-ce une bonne chose ?
Voilà ce que pense un média étranger «les instances du football africain ont été vouées aux gémonies pour avoir augmenté, en 2019, le nombre des équipes participantes de 16 à 24. «Quel public pour assister à des rencontres entre petites équipes ? Les petites équipes vont dégrader le niveau de la compétition ! Elles vont détériorer la valorisation de la compétition», s’étaient dit certains. Sierra Leone, Cap-Vert, Gambie, Comores et Guinée équatoriale ont tenu le choc et fait jeu égal avec les grandes nations du football continental. Les contempteurs de cette formule auront toujours la faculté d’avancer le manque de préparation, la qualité des terrains équivalente pour les deux équipes, etc. Et si on acceptait que le niveau de ces «petites» nations a tout simplement augmenté ?
La CAF saura-t-elle convaincre et redorer le blason de la CAN en tenant compte de toutes ces questions qui fâchent ?
H. Hichem