Barrer la voie à l’intrusion d’Israël dans l’Union africaine

Sommet africain

Le rejet de l’octroi à Israël de la qualité de membre observateur de l’Union africaine (UA) est à l’ordre du jour du Sommet de l’UA prévu en février. L’été dernier, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, avait cru pouvoir, en douce, avec la complicité du Maroc, accorder ce statut à l’entité sioniste, dans le cadre plus global de l’agenda occidental néo colonial visant l’Afrique.

La diplomatie algérienne «de retour» sur le continent africain a bloqué l’initiative de Moussa Faki et a obtenu l’inscription de cette affaire à l’ordre du jour du Sommet des chefs d’Etat africains. C’est le fruit des nombreuses rencontres de Ramtane Lamamra avec ses homologues africains et arabes, durant ses tournées non stop immédiatement après sa nomination le 7 juillet 2021, au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger. La diplomatie algérienne a fait face à l’agressivité du Makhzen, allié à l’entité sioniste. L’Algérie assume ainsi, en Afrique, la responsabilité de barrer la voie à l’incursion d’Israël au sein de l’UA, avec la complicité de Moussa Faki. La politique expansionniste d’Israël est manifeste sur le continent africain, comme le traduit sa présence au Maroc à travers l’accord de sécurité signé avec le Makhzen.
L’Algérie veut une Union africaine forte, tournée vers les besoins des peuples du continent et pas une organisation au service des intérêts néo-colonialistes. L’Algérie compte de nombreux alliés sur le continent pour mener à bien la tâche d’empêcher Israël de polluer l’atmosphère politique en Afrique.
Récemment, le Président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a évoqué l’intensification des efforts communs, avec l’Algérie, sur la scène africaine et la poursuite de la coordination et de la coopération au niveau de l’UA pour réaliser la prospérité et la stabilité en Afrique.
L’Algérie et ses alliés ont la capacité de barrer la voie à l’intrusion d’Israël au sein de l’organisation africaine. Vendredi, des personnalités et des représentants de la société civile de plusieurs pays africains participants à une Conférence régionale africaine ont souligné que la décision du président de la Commission de l’UA de valider la qualité de membre de l’entité sioniste en tant qu’observateur au sein de l’UA est «une décision contraire aux dispositions des statuts de l’UA et aux valeurs des peuples africains», appelant le prochain Sommet africain prévu en février 2022 à l’annuler. A cette occasion, la présidente de l’Observatoire de veille pour les droits de l’Homme et des causes justes, Safia Hamour, a affirmé que l’infiltration de l’entité sioniste dans le continent africain «tend à provoquer une fracture dans la société africaine afin d’atteindre ses objectifs et réaliser ses agendas contre l’humanité». Intervenant par visioconférence à la conférence sur «les motifs de l’annulation de la décision portant adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine», organisée par l’Observatoire de veille pour les droits de l’Homme et des causes justes, Mme Hamour a expliqué que «le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne et à nos frères palestiniens qui ne date pas d’aujourd’hui, n’est pas la résultante de la vague de normalisation avec l’entité sioniste, mais il est profondément ancré, car la question palestinienne est avant tout une question de foi, d’histoire, de liberté et de justice». Ont participé à la Conférence de nombreuses personnalités et des représentants de la société civile de plusieurs pays africains, afin d’examiner la décision d’accorder à l’entité sioniste la qualité d’observateur au sein de l’UA et tous les aspects liés à son infiltration dans le continent africain. Considérant que les graves violations commises par l’entité sioniste contre le peuple palestinien «bafouent principalement les valeurs et les principes fondateurs de l’UA, elle rappelle que ces principes sont bel et bien fondés sur la lutte contre le colonialisme et la discrimination raciale ainsi que sur la défense des causes justes». Mme. Hamour a exprimé son vif souhait de voir le 53e Sommet africain ordinaire, prévu début février prochain, parvenir à «abroger la décision d’attribuer à l’occupation sioniste la qualité d’observateur à l’UA et à entreprendre des efforts plus sérieux dans ce sens». La Conférence fera parvenir sa déclaration finale à l’UA et à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Lakhdar A.