La FIFA doit gérer, et non jouer (suite et fin)

Cette enquête que publie notre confrère d’Eurosport invite à des questionnements, le football tient-il sur des barreaux d’une échelle construite par ceux qui sont venus avant ceux qui gèrent ce football ? L’état des lieux décrit par le journaliste devrait donner lieu à de sérieuses réflexions. Pourquoi s’installe-t-il au Qatar, devenu le lieu de résidence principale de Gianni Infantino «et de son épouse libanaise Leena Al Ashqar, qui ont décidé d’y scolariser deux de leurs quatre filles ?» Oubliant ainsi le registre des travailleurs émigrés qui n’est pas reluisant.

Gianni, rien ne le dérange
«Rien de tout cela n’a affecté l’affection toute particulière que Gianni Infantino porte à l’Emirat – et à sa compagnie aérienne officielle, Qatar Airways, qui affrète les jet-privés dont le président de la FIFA se sert si souvent pour ses déplacements». Et d’ailleurs, «un de ceux-ci fut mis à sa disposition lorsqu’il visita onze pays africains en l’espace de dix jours en février 2021, pour une tournée-éclair dont le but était de convaincre les électeurs de la CAF, la confédération africaine, de choisir son ami, le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, pour président, ce qu’ils firent».

Substituer un indicatif au conditionnel
Dans pareil contexte, il n’est pas étonnant que l’on considère d’un œil soupçonneux l’attitude de la FIFA vis-à-vis d’autres dossiers brûlants qui concernent l’Emirat. “En raison de sa proximité avec le Qatar, M. Infantino pourrait se retrouver dans une situation de dépendance dangereuse vis-à-vis du pays organisateur”, a également pu dire Sepp Blatter. Peut-être le temps est-il venu, là aussi, de substituer un indicatif au conditionnel». Ainsi conclut-il son enquête.

Déclaration de Gianni : «L’Algérie serait-elle concernée ?»
Présent au Conseil de l’Europe à Strasbourg, le président de la FIFA Gianni Infantino a une nouvelle fois défendu son projet de Coupe du monde tous les deux ans. Cette fois, il a avancé un argument plutôt lunaire sur les avantages de cette compétition. Il estime que ce projet permettrait de donner de l’espoir aux Africains «qu’ils n’auront pas à traverser la Méditerranée pour peut-être avoir une vie meilleure ici», notamment car selon lui «les Européens ont la chance d’avoir la Coupe du monde».

«Deux fois par semaine car les meilleurs joueurs du monde y jouent»
«Le football est une belle opportunité d’amener de l’espoir par rapport aux équipes nationales, à la joie et à l’émotion qu’elles procurent. En tant qu’Européens, nous ne pouvons pas dire au reste du monde, donnez-nous votre argent et si par hasard vous avez de bons joueurs, donnez-les nous aussi. Et regardez tout cela à la télévision ! Nous devons trouver le moyen d’inclure l’ensemble du monde pour par exemple donner de l’espoir aux Africains pour qu’ils n’aient pas à traverser la Méditerranée pour pouvoir peut-être avoir une vie meilleure ici, mais plus probablement la mort dans la mer. Nous devons donner des opportunités, et nous devons donner de la dignité, non pas en faisant la charité, mais en permettant au reste du monde de participer». A quelle nation fait-il référence ?

synthèse H. Hichem