La polémique s’installe…

Permis de conduire

Les nouvelles mesures annoncées par le ministère des Collectivités locales sur le permis de conduire n’ont pas été applaudies par tout le monde. Une grande polémique s’est même installée au lendemain de cette annonce, où les avis des spécialistes de la sécurité routière sur les nouvelles dispositions concernant ladite pièce administrative se divergent.
Officiellement, le ministère des Collectivités locales a décidé l’annulation de la procédure de retrait de permis de conduire dans le cadre d’une nouvelle stratégie de lutte contre les accidents routiers et la corruption. Aussi, et à partir du 1er février 2022, pour chaque infraction commise par un automobiliste, ce dernier aura un délai de dix jours pour payer l’amende et dans le cas contraire il sera soumis à une peine d’emprisonnement. Ces décisions qui ont tendance à renforcer le Code de circulation permettant une meilleure réplique face aux accidents de la route, n’ont pas trouvé de bonnes écoutes de la part de nombreux spécialistes. C’est le cas pour Mohamed Kouach, spécialiste en sécurité routière, ce dernier bien qu’il est un adhérent à l’annulation du retrait de permis de conduire, toutefois le spécialiste en sécurité routière veut aller plus loin en appelant les autorités à l’application d’une autre alternative afin d’éviter la hausse des contraventions et celle des accidents routiers. S’exprimant au quotidien arabophone Echourouk, Mohamed Kouach, a affiché ses craintes de voir les gens surtout les jeunes, vivants dans des situations financières aisées, de se permettre les infractions, d’autant qu’ils seront en mesure de payer l’amende prévue pour chacune de leur contravention. Selon lui, quel que soit le prix à payer, les amendes ne nuiront pas aux plus aisés, ce qui «pourra entraîner une hausse des accidents de le circulation avec plus de blessés, de mort ou d’handicapés», commente-t-il.
En revanche, il propose la mise en place d’un système numérique national, devant recueillir les informations sur tous les accidents et infractions routières ainsi que l’application du permis de conduire à points, comme autre alternative efficace.
En face de lui, une position plus différente est affichée par le représentant du ministère des Transports, Hemani Abdelghani, ce dernier, et dans une déclaration faite à travers des médias locaux, a rassuré l’opinion publique sur l’efficacité de ces nouvelles mesures. Ce responsable a expliqué les détails concernant les amendes ainsi que les procédures judiciaires accompagnant cette annulation du retrait du permis de conduire. Selon lui, les nouvelles dispositions classent les infractions en quatre degré. Les infractions du premier degré ont un délai de 45 jours pour être payées par les contrevenants, et l’amende minimale est fixée à 2.000 DA (si le délai est dépassé, la somme augmentera à 3.000 DA), toutefois le permis de conduire sera gardé, et remplacé par un document provisoire. Pour les infractions du deuxième degré, le montant minimum du procès-verbal est à 2.500 DA qui augmentera à 4.000 DA en cas de dépassement du délai susmentionné. Quant au troisième degré, l’amende est fixée à 3.000 DA. Celle-ci sera doublée, dans le cas où le chauffard dépassera les 45 jours permis. Enfin, pour les infractions du quatrième degré, l’amende minimum est de 5.000 DA et peut s’élever à 7.000 DA si le délai de 45 jours est dépassé.
S. Abi