Le président de la CAF défend Infantino

Face aux réactions du continent africain

C’est raté pour la Confédération africaine de football qui a tenté de démystifier les propos du président de la FIFA, tenus lors de son discours prononcé à l’occasion de son intervention au Conseil de l’Europe. Patrice Motsepe, président de la CAF, aurait dû chercher à conforter sa position du côté des Fédérations africaines que de se laisser emporter par sa relation amicale et professionnelle avec Gianni Infantino. Sa réaction n’est pas celle à laquelle s’attendait l’Afrique que de se fondre derrière le président de la FIFA, qui n’est pas à sa première attaque «contre le football africain».
«Nous devons trouver des moyens d’inclure le monde entier pour donner de l’espoir aux Africains afin qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver, peut-être, une vie meilleure, mais, plus probablement, la mort en mer». Présent devant le Conseil de l’Europe mercredi pour défendre son projet de Mondial tous les deux ans, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a fait polémique en prononçant ces propos. Mais le patron du football mondial a une fois de plus pu compter sur le soutien de la Confédération africaine de football qui a volé à son secours à travers un communiqué publié vendredi soir.

Les présidents des Fédérateurs africaines condamnent
«Le président de la CAF, Dr Patrice Motsepe, a reçu hier des appels téléphoniques de nombreux présidents de Fédérations africaines de football soutenant le discours que le président de la FIFA, Gianni Infantino, a prononcé au Conseil de l’Europe le mercredi 26 janvier 2022. Ce discours était en droite ligne des résolutions prises antérieurement par la CAF», a écrit l’instance panafricaine, en tentant ensuite d’expliquer le discours du dirigeant.

La CAF, les yeux fermés, défend Infantino
«Plusieurs commentateurs semblent malheureusement avoir mal compris et mal interprété le discours du président de la FIFA Infantino. Il a en substance déclaré que le football est l’un des outils qui devrait contribuer au développement économique et social et à l’amélioration de la situation de nombreux Africains, et constituer un levier pour offrir un avenir meilleur et plus de dignité à de nombreuses personnes sur le continent africain. Le président Infantino n’a pas dit que la Coupe du monde de la FIFA organisée tous les deux ans empêcherait les Africains de traverser la Méditerranée», a affirmé la CAF. «Les dirigeants des associations de football membres de la CAF de 54 pays africains ont, lors de réunions passées, exprimé leur soutien unanime à la tenue de la Coupe du monde de la FIFA tous les deux ans, en raison justement des bénéfices et du soutien qu’elle offre au développement de l’Afrique et de tous les pays dits émergents».

Trop, c’est trop pour Infantino
«C’est dans ce contexte que le football est considéré en Afrique comme un outil et un partenaire important pour les gouvernements, les investisseurs, les philanthropes et pour la communauté du football national et mondial. Il est capable de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations vivant dans le besoin, et à la construction d’un avenir inclusif et brillant pour les populations d’Afrique et en particulier pour les jeunes», poursuit le communiqué. «Trop, c’est trop, le football africaine ne sera jamais celui de Infantino». Un joueur africain sur une chaîne radio africaine, pour un confrère de la presse africaine : «Si la CAF voulait balayer l’image d’une Confédération au service de la FIFA, c’est raté…»
H. H.