Les importateurs et distributeurs sous la loupe de l’Etat

Une enquête est lancée sur le marché des médicaments

Le virus de la Covid-19 a mis en lumière le grand monopole exercé par certains importateurs et distributeurs des produits pharmaceutiques sur le marché des médicaments en Algérie. La rétention volontaire de certaines marques de médicaments, largement utilisés en ces temps de Coronavirus, a été la goutte qui a fait déborder le vase. L’Etat a décidé de s’attaquer au lobby. Les prochains jours seront décisifs.Une grande opération de nettoyage dans les milieux pharmaceutiques est en train de se dérouler, suite à la rétention volontaire exercée par certains importateurs et distributeurs des médicaments sur le marché nationale.
Des sanctions sont déjà tombées contre certains distributeurs des médicaments, tandis que d’autres ont vus leurs locaux fermés, alors qu’une grande enquête est lancée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique avec l’appui des Brigades mixtes contre les importateurs et distributeurs des produits pharmaceutiques.
De nouvelles règles seront désormais imposées aux importateurs et distributeurs des produits pharmaceutiques, avec l’introduction d’un nouveau cahier de charges, c’est ce qu’a annoncé hier le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed à la Radio Chaîne III. La récente rétention de certains médicaments sur le marché pharmaceutique du pays, pourtant fortement demandés par les consommateurs, a poussé les autorités à agir en décidant de s’attaquer au lobby de l’importation du médicament et ceux chargés de la distribution.
« Un nouveau cahier des charges concernant les distributeurs des médicaments sera prêt dans les jours à venir, et l’ensemble des distributeurs seront « ré-agrées » avant fin févier, en vue de séparer le bon grain de l’ivraie », a révélé le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.
L’hôte de l’émission matinale
« L’invité de la rédaction », Lotfi Benbahmed, a réfuté le terme « pénurie », reconnaissant plutôt « une pression » sur certains produits « pendant un moment donné ».
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a fait remarquer qu’étant en période de pandémie, il est tout à fait normal qu’il y ait pression sur ces produits, cependant, une enquête a été diligentée par les services de son département et des brigades mixtes sur cette affaire, « il en ressort que certains distributeurs, appartenant au lobby de l’importation du médicament, ont effectivement pratiqué une rétention », tient à signaler le ministre. Mieux, des sanctions sont déjà prononcées contre certains distributeurs, selon le ministre.
En effet, Lotfi Benbahmed a déclaré hier à la Radio Chaîne III que « des sanctions ont été prononcées et des fermetures ont été notifiées à certains distributeurs », fait-il savoir.
Le ministre qui, dans ses déclarations, a nettement visé « le lobby de l’importation du médicament », contre lequel son département se bat pour faire baisser la facture des importations, précisant que ce lobby se trouve dans la chaîne de distribution. Les prochains jours seront décisifs et la rétention volontaire de certains médicaments va faire couler beaucoup d’encre et faire autant de bruits.
Des têtes vont tomber et certains importateurs et distributeurs vont perdre leurs agréments et leurs locaux suite à cette affaire. Les propos forts livrés hier par le ministre de l’Industrie pharmaceutique indiquent cette décision. En attendant ce que va dévoiler l’enquête de la tutelle.
Sofiane Abi