Mise en production des champs gaziers en 2025

Sonatrach et Gazprom lancent un nouveau plan de développement du bassin Berkin

La Société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, classée quatrième exportateurs de gaz naturel vers l’Europe en 2021, pourrait bien obtenir de grande part de ce marché et se démarquer de ses concurrents, notamment, du Golfe qui planchent déjà avec les Etats-Unis et des pays européens sur la possibilité de les approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL), si le gaz russe venait à manquer. Ayant déjà d’importants contrats avec plusieurs pays européens (Italie, Espagne, Portugal, Grèce), la compagnie publique pourrait facilement se positionner face aux autres concurrents, notamment, du Golfe, en profitant de sa proximité et de l’incapacité du Qatar, plus grand producteur de GNL du monde, à garantir des approvisionnements supplémentaires pour secourir les pays européens et les Etats-Unis en GNL.
Pour répondre à la demande croissante de ses partenaires et assurer des livraisons supplémentaires, la Sonatrach devra doubler ses investissements et ses efforts de production. Ce qui nécessite d’importants financements et de nouveaux contrats. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé, au début de la crise énergétique en Europe, au mois de septembre 2021, l’intérêt porté par l’Algérie au «développement et au traitement du gaz, du raffinage du pétrole et de la pétrochimie au niveau national». C’était la période durant laquelle le ministre s’est entretenu avec le directeur général de l’entreprise russe Gazprom EP International, Sergey Tumanov, pour discuter du développement du champ gazier d’El Assel (Sonatrach détient une participation de 51% dans El Assel, tandis que Gazprom EP International détient les 49% restants», dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cinq mois après cette rencontre décisive, la Sonatrach annonce avoir lancé en partenariat avec Gazprom «un plan pour un nouveau développement gazier dans le bassin algérien de Berkine», c’est ce qu’a indiqué le communiqué rendu public, mercredi dernier par le groupe public des hydrocarbures.

La production sera destinée à l’exportation
«La Sonatrach annonce la réalisation d’une étape importante, avec son partenaire Gazprom EP International B.V., dans le cadre du contrat de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures sur le périmètre d’El Assel et l’entrée dans la phase de développement et de construction «, a indiqué le document, précisant que ce plan « prévoit le forage de 24 nouveaux puits et la construction d’un train de traitement du gaz. Le projet couvrira le gaz, le condensat et le GPL».
Le projet impliquera, aussi, «le développement des champs Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord. Le permis est à 250 km au Sud-Est de Hassi Messaoud «, a indiqué le site d’information spécialisé, energyvoice.com.
Concernant, la production d’El Assel, elle sera, selon le communiqué de l’entreprise «exportée via le réseau de canalisations existant de Sonatrach et permettra la contribution à l’approvisionnement du marché gazier en pleine expansion». L’entrée en production de ces champs gaziers est prévue en 2025.
Pour rappel, la présence du groupe russe Gazprom en Algérie remonte à l’année 2006 durant laquelle, il a signé un protocole d’accord (MoU) avec Sonatrach, et le contrat sur El Assel en 2008. Entre 2009 et 2016, la société russe a mené l’exploration de la zone en trois phases et elle devra poursuivre désormais avec la Sonatrach le développement de ces champs en vue d’accroître sa production. Un partenariat gagnant-gagnant pour les deux partenaires qui veulent soutenir leur position sur le marché européen et faire face à leur fort concurrent, le Qatar, même à l’Arabie saoudite qui a d’importantes réserves de gaz. La crise ukrainienne est l’occasion à ne pas rater pour fidéliser ses clients et attirer des nouveaux. C’est ce que fait la Sonatrach, ces derniers mois.
Après l’Italie, la Grèce vient de conclure avec la Sonatrach un accord sur «l’extension du contrat, de long terme, relatif à la vente et achat de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché grec, et ce, à compter du 1er janvier 2022», a indiqué avant-hier la compagnie dans un communiqué, ajoutant que «outre la livraison de cargaisons de GNL au groupe énergétique grec DEPA, l’accord prévoit également une réadaptation des termes contractuels existants en accord avec les développements actuels et futurs des marchés énergétiques». La Grèce veut consolider son partenariat pour son approvisionnement par l’Algérie en gaz.
La crise énergétique qui secoue les pays européens et les Etats-Unis depuis des mois s’est répercutée sur les prix du carburant qui ont atteint des niveaux record, provoquant, dans certains de grandes tensions. La situation risque de s’aggraver dans les prochaines semaines, si les négociations avec la Russie échouent à nouveau.
Samira Taharboucht