L’Organisation africaine face à de nouveaux défits

35e Sommet de l’UA

L’Union africaine (UA) tiendra, samedi et dimanche, son 35e sommet réunissant les chefs d’Etat africains à Addis-Abeba, avec au menu de nombreuses questions, dont celles de la paix, du climat, de la production de vaccins anti-Covid en plus de nouveaux dossiers sensibles liés à l’instabilité institutionnelle sur le contient. Après deux sessions virtuelles (2020 et 2021) en raison de la pandémie, le 35e Sommet de l’UA se tiendra en présentiel. A l’ordre du jour de la conférence de l’Union, figure la présentation de rapports liés à plusieurs questions, dont le rapport attendu du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, selon l’agenda du sommet rendu public par l’UA. Il sera également question, lors de ce sommet, de débattre du statut d’observateur à l’UA accordé à l’Entité sioniste par Mahamat Moussa Faki, le président de la Commission de l’union. L’Algérie et l’Afrique du Sud, qui figurent parmi les pays membres s’opposant fermement à cette décision, l’ont inscrite à l’ordre du jour du sommet. D’autre part, Cyril Ramaphosa, président sud-africain, fera un point sur la réponse africaine à la pandémie. Les membres écouteront également un exposé du président de la Banque africaine de développement (BAD) sur la mobilisation des ressources financières pour le redressement économique de l’Afrique. Seront examinés, en outre, un nombre de projets d’instruments juridiques, dont le projet de règlement financier révisé de l’UA, la proposition d’amendement de l’article 22 (1) de la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption, le projet de protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et la proposition d’amendement du statut de la Commission de l’UA sur le droit international.
De plus, il est attendu la présentation du rapport d’Issoudou Mahamadou, ancien président du Niger, sur la promotion des questions relatives à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Le président sénégalais Macky Sall doit prendre les commandes de l’UA pour un mandat d’un an succédant au président congolais Félix Tshisekedi. Ses priorités en matière de paix et de sécurité seront inévitablement déterminées par les événements sur le terrain mais il devra probablement accorder une attention particulière à la lutte contre le terrorisme, compte tenu de la menace croissante du phénomène au Sahel, estiment des observateurs. Autre sujet important, la pandémie de la Covid-19. Le Sénégalais Macky Sall a déclaré qu’il se concentrerait sur la crise sanitaire pendant sa présidence, en s’efforçant notamment de garantir l’accès à davantage de vaccins en provenance de l’étranger et d’accélérer la fabrication de vaccins en Afrique.

Priorités de l’UA
Au menu de cet agenda chargé, il est également prévu de débattre autour des changements non constitutionnels opérés par des militaires notamment au Tchad, au Mali, au Soudan, en Guinée et récemment au Burkina Faso. Le mois de juillet 2022 marquera les vingt ans de la création officielle de l’UA à Durban, Afrique du Sud. Le vingtième anniversaire de l’Organisation panafricaine est l’occasion pour les Etats membres d’examiner le rôle de l’UA face à l’évolution des problèmes de paix et de sécurité en Afrique.
L’UA a remporté quelques victoires au cours de l’année écoulée. En Zambie, elle a veillé à ce que le transfert de pouvoir se fasse sans heurts. Elle a persévéré dans sa réponse énergique à la pandémie de Covid-19, en faisant pression pour un accès équitable aux vaccins et un allégement de la dette des pays particulièrement vulnérables, constate Cris Group dans une récente analyse sur l’union. Toutefois, «la réponse incohérente de l’UA à la série de changements anticonstitutionnels de gouvernements a été particulièrement préjudiciable», estime l’ONG qui œuvre en faveur de la résolution des conflits.