Refus de pilonner 600.000 ouvrages

La Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande

L’année dernière, la Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande avait annoncé un grand tri dans ses collections, résultant à la sortie de 600.000 titres de ses catalogues. Seulement, que faire de tous ses ouvrages ? Plusieurs mois plus tard, Rachel Esson, responsable de l’établissement patrimonial, n’a toujours pas la solution.

Rachel Esson ne cache plus vraiment sa détresse : « Nous avons essayé les foires du livre. Nous avons essayé de les donner. » Pourtant, la bibliothèque a toujours les quelque 600.000 ouvrages découlant de l’important désherbage de ses collections de l’année dernière sur les bras. La responsable précise au site Stuff vouloir sauvez ces livres du pilon à tout prix : « Nous ne voulons vraiment pas les recycler… Aidez-nous. »
Si la Bibliothèque nationale de Nouvelle-Zélande avait signé un accord en juillet 2021 avec Internet Archive, la « bibliothèque d’internet », pour que l’ONG récupère et numérise les livres, ce dernier a été suspendu en cours de route, au mois de novembre de la même année.
En cause, des préoccupations liées à la possible numérisation d’œuvres encore sous droit. Suite à cela, Esson avait rassuré les auteurs et éditeurs, en affirmant qu’aucun livre ne serait finalement envoyé à Internet Archive, et qu’aucun document ne serait détruit, par ailleurs. Rachel Esson espère cependant une aide du monde du livre, afin de trouver une solution pour ces 600.000 ouvrages qu’elle n’entend pas remettre en rayon, car devenus obsolètes ou dénués d’intérêt pour les usagers. Cet espace doit être mis à profit pour agrandir les collections d’ouvrages Maori et Pacifique.

L’impopulaire désherbage
« Les gens prennent vraiment cette question à cœur. Mais le monde a évolué et nous n’avons pas besoin de les conserver », dit-elle. « Ce n’est bon ni pour la Nouvelle-Zélande ni pour nous, de les garder. Et ils ne sont pas utilisés. Et ils sont disponibles ailleurs. Aux vues de tous ces arguments, nous trouverons un moyen de nous en sortir, mais je ne suis pas sûr que nous puissions plaire à tout le monde. »
Et ce n’est qu’un des nombreux défis que doit relever Rachel Esson, tout juste un an après avoir pris la tête de la Bibliothèque Nationale. En effet, cette dernière affirme que 2022 marque le début d’un nouveau chapitre pour l’établissement.
Tout d’abord, la bibliothèque poursuit le New Zealand Libraries Partnership Programme, grâce à un budget de 58,8 millions $ (soit 51,6 millions €) du gouvernement, pour venir en aide aux bibliothèques, suite aux effets de la crise sanitaire. Cette année le programme soutiendra en particulier les Archives nationales de Nouvelle-Zélande, à travers la construction d’un nouveau bâtiment à Poneke.
La bibliothèque poursuivra également ses travaux en collaboration avec les Maoris. Afin de concrétiser cet engagement, la bibliothèque a désigné son tout premier kaihautu (chef Maori) en plus de dix ans, Ruki Tobin. Les Archives ont quant à elle désigné leur propre kaihautu, Anahera Morehu.
F.B.