L’ambassadeur d’Algérie en France appelle à davantage de dialogue et de compréhension

Statue de l’Emir Abdelkader vandalisée dans la nuit du 4 au 5 février courant à Amboise

L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a réagi, avant-hier dimanche, à l’acte de vandalisme qui a visé dans la nuit du 4 au 5 février courant, la statue érigée dans la ville d’Amboise (Indre-et-Loire) en l’honneur de l’Emir Abdelkader, une des propositions du rapport de l’historien Benjamin Stora, remis début 2021 au Président français Emmanuel Macron et intitulé, « Mémoires de la colonisation et de la Guerre d’Algérie «, a indiqué un communiqué dz l’ambassade d’Algérie à Paris.Mohamed-Antar Daoud a dénoncé un acte de vandalisme d’une bassesse inqualifiable qui ne rabaissera que ses auteurs. Appelant, au passage, à davantage de dialogue et de compréhension.
« Malheureusement, cette œuvre de portée mémorielle, réalisée par le sculpteur Michel Audiard, a été vandalisée dans la nuit du 4 au 5 février, avant même son dévoilement, suscitant une vive indignation des participants et au-delà «, lit-on à travers ce communiqué. Assurant, au passage, de la poursuite de la dynamique algéro-française. Soutenue, note la même source, par une volonté politique de part et d’autre d’aller de l’avant. À l’invitation de
M. Thierry Boutard, maire de la ville d’Amboise, a poursuivi la même source, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud a pris part, samedi, à la cérémonie d’inauguration de la sculpture «Passage Abdelkader» en hommage au héros algérien l’Emir Abdelkader, qui intervient cette année au moment où le peuple algérien célèbre le 60ème anniversaire de l’indépendance nationale, chèrement reconquise.
Samedi, le président du conseil départemental, Jean-Gérard Paumier a condamné un vandalisme lâche et scandaleux. « L’hommage de mémoire qui était prévu est devenu un hommage de combat contre la bêtise et la haine «, a-t-il dit sur Franceinfo.
De son côté Thierry Boutard, le maire d’Amboise, la ville où l’Emir Abdelkader avait été détenu pendant cinq ans, de 1847 à 1852, a dénoncé un saccage, ignoble, dans une période, dit-il, où certains se complaisent dans la haine des autres.
Et dit avoir eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. « Le deuxième sentiment est bien sûr l’indignation. C’est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable. On ne va pas plier face à de la médiocrité, de la bêtise «, a-t-il poursuivi. L’Algérie, a encore poursuivi le communiqué, prend acte des condamnations unanimes émanant des autorités françaises et de la population amboisienne témoignant du profond respect dû à la personnalité de l’Emir Abdelkader, lequel a voué toute sa vie à diffuser les valeurs de paix et de tolérance. Pour l’ambassadeur d’Algérie à Paris, ces condamnations s’inscrivent indéniablement dans cette dynamique ascendante d’apaisement insufflée par les hautes autorités des deux pays.
Ces derniers jours, certaines voix de l’extrême droite avaient affiché leur opposition à la réalisation de l’œuvre.
Dont Gilbert Collard, récemment passé des rangs de Marine Le Pen à ceux du candidat à la présidentielle française, Éric Zemmour, qui s’est indigné de la construction d’un monument honorant, a-t-il dit, un adversaire historique de la France.
La statue, une gigantesque tôle d’acier rouillé au milieu de laquelle est taillée la silhouette de l’Emir Abdelkader conçue par l’artiste Michel Audiard, a été réalisée au pied du château d’Amboise.
Rabah Mokhtari