Développement des zones frontalières entre l’Algérie et la Tunisie

Commémoration des bombardements de Sakiet Sidi Youcef

Chaque année, la commémoration de l’anniversaire des bombardements de Sakiet Sidi Youcef (Tunisie), crime commis par l’armée française le 8 février 1958, donne l’occasion de souligner la symbolique de cet événement tragique et sanglant qui a contribué à unir les deux peuples algérien et tunisien en créant le socle solide sur lequel sont bâtis aujourd’hui les solides liens fraternels entre l’Algérie et la Tunisie. Hier à Kef (Tunisie), la cérémonie de commémoration du 64ème anniversaire des évènements de Sakiet Sidi-Youcef a été co-présidée par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, et la Cheffe du Gouvernement tunisien, Mme Najla Bouden. A cette occasion, Aïmène Benabderrahmane et Mme Najla Bouden se sont recueillis à la mémoire des victimes des évènements de Sakiet Sidi-Youcef, devant la stèle commémorative érigée en leur mémoire, et récité la Fatiha du Saint Coran.
Dans le cadre de ces festivités commémoratives, le Premier ministre, ministre des Finances, et la délégation qui l’accompagne, ont visité une exposition de photos et de documents historiques évoquant ces évènements où le sang des deux peuples algérien et tunisien a coulé, dans la commune de Sakiet Sidi-Youcef. Aïmène Benabderrahmane, et la délégation qui l’accompagne – les ministres de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire Kamel Beldjoud, et des Moudjahidine et Ayants-droits Laïd Rebiga – ont été accueillis, hier, à la frontière algéro-tunisienne par la Cheffe du Gouvernement tunisien. En marge de la cérémonie commémorative du 64e anniversaire des bombardements de Sakiet Sidi-Youssef, le Premier ministre et la Cheffe du Gouvernement tunisien ont eu des entretiens sur la promotion des relations bilatérales, notamment en matière de développement des zones frontalières entre les deux pays, dans le cadre de la dynamique marquant les relations des deux pays depuis l’accession des Présidents Tebboune et Saïed, à la Présidence des deux pays». Pour rappel, la visite d’Etat effectuée par le Président Abdelmadjid Tebboune en Tunisie à l’invitation de son homologue tunisien Kaïs Saïed, en décembre dernier, a été sanctionnée par La «Déclaration de Carthage»qui traduit une vision nouvelle dans les relations entre l’Algérie et la Tunisie. Ce document confirme la convergence des vues des deux Présidents quant à la nécessité d’une «nouvelle approche de coopération, à même d’asseoir de nouvelles bases de partenariat bilatéral». Concrètement, à cette occasion, 27 accords de coopération et mémorandums ont été conclus portant notamment sur le développement des régions frontalières à travers deux accords de jumelage entre les wilayas de Jendouba et El Taref, et Le Kef et Souk Ahras. Les autres accords concernent les secteurs de la Justice, l’Environnement, l’Energie, la Pêche, les PME et les start-ups, l’Industrie pharmaceutique, l’Education, la Formation professionnelle, les Affaires religieuses et l’échange entre les radios. Concernant la coopération économique entre les deux pays, le Président Tebboune avait réitéré, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Président tunisien, Kaïs Saïed, la détermination des deux pays à aller vers «une intégration économique qui permette aux deux peuples de vivre dans la prospérité». «La Tunisie est un prolongement de l’Algérie, de même que l’Algérie constitue un prolongement de la Tunisie», avait-il dit, ajoutant que «l’Algérie apporte un appui à la Tunisie, pays frère et une aide totale et globale selon ses capacités». Les deux Présidents avaient convenu notamment de la nécessité d’adopter une approche différente des cadres classiques de coopération, en vue d’asseoir de nouvelles bases de coopération entre les deux pays, pour davantage de complémentarité stratégique et de développement solidaire et intégré». Il y a quelques années, cette commémoration avait été l’occasion d’annoncer l’approvisionnement de la Tunisie en gaz naturel algérien dans quatre régions frontalières tunisiennes y compris Sakiet Sidi-Youcef, ainsi que le développement des zones frontalières algériennes et tunisiennes. La commémoration des bombardements de Sakiet Sidi-Youcef demeure une source intarissable pour renforcer la solidarité et la coopération entre les deux pays et peuples et permettre un envol dans de nombreux secteurs, notamment pour les citoyens de la bande frontalière entre l’Algérie et la Tunisie.
Lakhdar A.