Un nouveau scandale pour l’occupant sioniste

Espionnage Pegasus par la police israélienne

Le scandale de l’usage par la police israélienne du logiciel Pegasus a pris une nouvelle ampleur lundi, le Premier ministre Naftali Bennett promettant «une réponse» après des révélations selon lesquelles de nombreuses personnalités publiques ont été espionnées sans autorisation.
Le groupe israélien de cybersécurité (NSO) est sous les feux depuis des enquêtes publiées à l’été 2021 par un consortium de 17 médias internationaux affirmant que son logiciel Pegasus avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques parmi lesquels des chefs d’Etat, des militants et des chefs d’entreprises dans différents pays.
Mais au cours des dernières semaines, la presse israélienne a fait état d’écoutes non seulement à l’étranger, mais aussi en Israël.
Selon des informations du quotidien économique Calcalist publiées lundi, la police israélienne a eu un large recours au logiciel Pegasus, sans autorisation judiciaire et parfois de façon totalement discrétionnaire.
Le logiciel a notamment été utilisé contre Avner Netanyahu, un des fils de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, des conseillers médiatiques de ce dernier, des journalistes de premier plan et des maires, d’après Calcalist.
Le journal avait déjà fait des révélations sur l’usage de logiciels d’espionnage par la police en janvier, poussant la justice à ouvrir une enquête.
«Les informations concernant Pegasus, si elles sont vraies, sont très sérieuses». (…) «Nous ne laisserons pas cela sans réponse», a prévenu Naftali Bennett dans un communiqué.
«Ces cyber-outils ont été conçus pour combattre le terrorisme et la grande criminalité, pas pour être utilisés contre des citoyens», a-t-il déclaré au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement.
Après de premières révélations du quotidien Calcalist en janvier, la police avait reconnu la semaine dernière avoir utilisé des technologies d’espionnage informatique «sans mandat», sans toutefois nommer le logiciel Pegasus.
Jusque-là la police était incriminée pour avoir utilisé illégalement le logiciel dans quelques cas, mais selon les nouvelles informations publiées par Calcalist, le programme espion était devenu un outil courant pour recueillir des renseignements.
Des directeurs de cabinet de ministères, aux journalistes et aux hommes d’affaires: l’infection par Pegasus a atteint tout le monde, des militants pour les droits des handicapés et des Ethiopiens, aux cadres de grandes entreprises, aux maires et aux proches du Premier ministre», écrit le quotidien lundi.
Dans la foulée de la publication de ces informations, qui ont provoqué une onde de choc en Israël, le ministre de la Sécurité publique Omer Bar-Lev a appelé à la création d’une commission d’enquête gouvernementale.
«Nous veillerons à une enquête transparente, approfondie et rapide car nous tous, citoyens de l’Etat d’Israël, ministres du gouvernement et toutes les institutions, méritons des réponses», a affirmé M. Bennett.
«Si ces informations sont exactes, il s’agit d’un tremblement de terre, des faits qui conviennent aux régimes obscurs du siècle précédent auxquels nous ne devons pas ressembler», a dénoncé la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked.
Le président Isaac Herzog a quant à lui laissé entendre que la crédibilité des institutions étaient en jeu. «Nous ne devons pas perdre notre démocratie.
Nous ne devons pas perdre notre police. Et nous ne devons certainement pas perdre la confiance du public en eux», a-t-il déclaré.
La semaine dernière, d’autres médias israéliens avaient affirmé que la police était soupçonnée d’avoir piraté le téléphone d’un témoin clé dans le procès pour corruption de Benjamin Netanyahu.
Lundi, le tribunal de district de Jérusalem a ordonné aux procureurs de préciser l’étendue de l’espionnage contre M. Netanyahu, comme le réclament ses avocats.
Une audience de son procès prévue mardi a en outre été annulée, a indiqué lundi le ministère de la Justice.
NSO, concepteur de Pegasus, n’a ni démenti ni confirmé la vente du logiciel à la police israélienne, soulignant qu’il n’était «en aucun cas impliqué dans le fonctionnement du système une fois vendu à des clients gouvernementaux».