Droits TV de la L1 : LFP, Canal+, beIN… La valse judiciaire reprend

La Der

Le litige judiciaire opposant le football français à Canal+ et beIN Sports sur les droits TV de la Ligue 1 reprend mercredi après plusieurs mois d’accalmie. Attaquée de toutes parts, la Ligue de football professionnel a jusque-là toujours été confortée par les tribunaux.
Mercredi, Canal+ a demandé à la cour d’appel de Versailles de l’autoriser à résilier son contrat de sous-licence signé avec beIN Sports, une issue qui obligerait le diffuseur qatarien à diffuser et payer, en plein cœur de saison, deux matches de Ligue 1 par semaine.
Embourbés depuis près de 18 mois dans cette crise sans précédent de leurs droits audiovisuels, les clubs français vivent sous l’épée de Damoclès des décisions de justice, sans assurances sur le montant des droits, leur première source de revenus, à l’heure où leurs finances ont été durement ébranlées par la pandémie de Covid-19.
Le cauchemar dure depuis l’automne 2020, et la défaillance de Mediapro, qui promettait plus de 800 millions d’euros par an pour la majorité des matches des Championnats de France. Pour le téléspectateur, le brouillard a été dissipé au cœur de l’été 2021 après plusieurs décisions de justice. Pour regarder la Ligue 1 cette saison, un supporter a ainsi besoin de deux abonnements, à Amazon Prime Video, détenteur de 80% des matches dont les 10 meilleures affiches, et à Canal+, contraint par les tribunaux à diffuser et payer les 20% restants.
Mais en coulisses, la chaîne cryptée continue de contester une situation qu’elle juge «anti-concurrentielle» et active toutes les procédures légales à sa disposition pour tenter de résilier son contrat… Elle estime payer trop cher, à un prix fixé dès 2018, à l’époque des promesses de Mediapro, qui auraient gonflé artificiellement la valeur du football français. Un prix désormais rendu caduc, selon Canal, par l’incapacité de celui-ci à les respecter.
La chaîne du groupe Vivendi s’estime victime d’un «traitement inéquitable» de la LFP : elle ne supporte pas qu’Amazon ait récupéré, en juin dernier, la diffusion des huit matches par journée de Ligue 1 laissés vacants par Mediapro à prix cassé (250 M EUR annuels), là où Canal doit toujours débourser 332 millions d’euros par an pour ses deux rencontres, ce fameux «lot N.3» attribué dès 2018 à beIN Sports puis sous-licencié à Canal.