Hakkar promet un investissement de 200 millions de dollars

Retour officiel de la Sonatrach en Libye

Le retour de la compagnie nationale des hydrocarbures, la Sonatrach en Libye se confirme. Jeudi dernier, le Président directeur général (P-dg) de la Sonatrach, Toufik Hakkar et le président du Conseil d’administration de la société publique du pétrole libyenne (Noc), Mustafa Sanalla, ont signé, à Tripoli, un protocole d’accord portant sur la reprise des activités du producteur algérien en Libye, après presque huit ans d’interruption d’activités. Ils ont aussi évalué tous les risques pour la Sonatrach, lui apportant des garanties afin de permettre une reprise de ses activités en Libye, dans les plus brefs délais. « Notre objectif est de reprendre l’activité rapidement et de commencer à développer les champs découverts «, a déclaré dans une conférence de presse animée en marge de cette signature, affirmant la disposition de la Sonatrach d’investir dans de nouveaux champs en Libye.
« Le volume des investissements de l’entreprise nationale en matière d’exploration en Libye avoisinerait prochainement les 200 millions de dollars, contre 150 millions de dollars actuellement «, a indiqué M. Hakkar.
Le retour de Sonatrach en Libye est jugé nécessaire pour la poursuite de ses activités dans l’Ouest du pays ainsi que pour aider la Noc dans la reconstruction et l’entretien des champs pétroliers et gaziers, en ruine. « La visite des responsables de Sonatrach est une preuve de la stabilité de la situation en Libye. Elle est aussi porteuse d’espoir compte tenu de ses efforts pour développer les champs existants et en explorer d’autres «, a souligné M. Senalla, qui s’est félicité de la signature de cet accord, qui officialise le retour de la Sonatrach en Libye, après s’être retirée en 2014, au plus fort de la guerre civile.
L’Algérie est, désormais, prête à reprendre ses activités dans ce pays après une longue absence. « A travers cet accord, nous voulons définir une vision future pour préparer des plans de développement des champs découverts dans les deux zones à Ghadamès «, a souligné le P-dg de la compagnie nationale des hydrocarbures, affirmant que « la Sonatrach respecte ses contrats en Libye, des contrats à travers lesquels nous voulons parachever nos engagements contractuels et examiner les voies à même de développer les champs explorés dans les plus brefs délais «.
Cette rencontre programmée depuis des mois a permis aux deux partenaires de préparer « les premières étapes du retour de Sonatrach en Libye afin de poursuivre ses opérations d’exploration dans le pays, mais aussi l’occasion pour réévaluer « les capacités et les expertises des filiales relevant de Sonatrach en matière de prestations pétrolières dans toutes les étapes des opérations pétrolières, à savoir la géophysique, l’exploration, le forage des puits, la maintenance, la construction, les installations et la formation des compétences «, a-t-il ajouté. L’accord en question ouvrira, également, la voie à « la Sonatrach en vue d’exploiter d’autres opportunités d’investissement dans le domaine des hydrocarbures en Libye, seule ou en partenariat avec la Noc ou avec des entreprises étrangères activant dans le pays «, a indiqué M. Hakkar, évoquant les opportunités à saisir sur le marché de l’énergie en crise depuis plusieurs mois ainsi que « le grand rôle que peuvent jouer les énormes gisements de la Libye en pétrole et en gaz, dans le développement de l’économie du pays d’une part, et dans la satisfaction des besoins croissants sur les marchés internationaux d’autre part «.
Un avis que partage son homologue libyen. Pour M. Senalla, « la position géographique de l’Algérie et de la Libye les habilitent à jouer un rôle important dans la stabilisation des marchés énergétiques dans le bassin méditerranéen, notamment dans le contexte de crise que connaît actuellement l’Europe dans le domaine du gaz «. Les deux groupes pétroliers doivent se focaliser sur la remise en état de ces gisements qui, selon M. Hakkar, « ont besoin d’investissements pour les développer rapidement, en vue d’alléger la pression croissante sur l’offre sur les marchés internationaux «,
La Sonatrach a déjà établi son plan d’investissement pour l’année en cours qui s’élève à 8 milliards de dollars, lui permettant d’investir convenablement dans les projets d’exploration et de forage à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Elle compte investir 200 milliards de dollars en Libye et « contribuer dans les opérations de maintenance, de réactivation des pipelines, de construction des réservoirs et le forage de puits «, a souligné le responsable libyen, citant les découvertes gazières importantes dans la région d’El Hemada, lesquelles, selon lui, « ont seulement besoin d’investisseurs «. A noter que la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays encouragerait les échanges commerciaux et le transports de marchandises, sous la haute surveillance vu la situation politique, toutefois, instable du pays voisin.
Samira Takharboucht