Poussée de fièvre sur le marché pétrolier

Le baril dépasse les 95 dollars

Le baril du pétrole est au-dessus de 95 dollars, atteignant un niveau record depuis 2014. Ce prix est appelé à augmenter dans les prochains jours, selon les experts qui renvoient l’accélération de cours de l’or noir à l’aggravation de la crise ukrainienne, et la hausse de la demande face à une offre très limitée sur le marché. Ce dernier est particulièrement impacté par la décision des pays membres du groupe informel Opep+ de maintenir inchangée leur stratégie de production, élaborée au mois de juillet 2021. Ils ont validé une augmentation supplémentaire de 400.000 barils/ jours pour le mois de mars, refusant actuellement toute hausse libre de la production des pays membres de l’Alliance, dont la Russie est membre.
Tous les regards sont tournés depuis des mois vers ce pays, accusé par les Etats-Unis et l’Europe de chantage énergétique. Le torchon brûle entre Moscou et l’Otan depuis des mois. Les bruits de bottes se font entendre à la frontière ukrainienne. Cette crise a eu un impact direct sur les prix du pétrole qui s’enflamme et risquent d’exploser, si la Russie décide de couper le gaz à l’Europe qui a peu d’alternatives au gaz russe, ce qui confortera, également, les prix du gaz qui continuent leur ascension depuis des mois.
De leur côté, les Etats-Unis se préparent à toute éventualité. Le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, Jake Sullivan a mis en garde, avant-hier, lors d’une conférence de presse, sur le risque d’une invasion de l’Ukraine par la Russie qui pourrait se déclencher, selon lui, durant les Jeux olympiques qui se déroulent actuellement en Chine.
Il a ordonné «aux Américains sur place de quitter le pays d’ici 24 à 48 heures». La menace d’une attaque par la Russie de l’Ukraine est maximale. L’Europe est sur le qui-vive, après la dernière rencontre de médiation menée par le Président français Emmanuel Macron qui a longuement échangé avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
A cette crise s’ajoute celle d’un probable choc de demande qui s’annonce imminent. Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a averti, avant-hier, sur «l’incapacité chronique de l’OPEP et ses alliés (OPEP+) de répondre à la demande des investisseurs, en raison du ralentissement des investissements et l’épuisement de leurs réserves.
L’AIE table sur une hausse accélérée de la demande et risque de durer encore des années. Ces facteurs encouragent la hausse des cours du pétrole et du gaz. Cette envolée des prix risque de durer encore longtemps. Des financiers craignent un nouveau crash boursier, difficile à surmonter. Seule une révision par l’Opep+ de sa stratégie de production et le retour de l’Iran sur le marché peuvent calmer la hausse vertigineuse des cours du gaz et du pétrole ainsi que l’inflation qui touche le secteur de l’énergie et des matières premières.
En absence de consensus entre Moscou et l’Otan et face au refus de l’Opep de réévaluer leur volume de production et l’hostilité des pays signataires de l’Accord de Cop 26 envers les pays producteurs de pétrole, la crise énergétique risque de mettre K.O l’économie mondiale.
Samira Tk