Les voix culpabilisant la France se lèvent

Essais nucléaires français dans le Sahara algérien

­­De plus en plus des voix d’experts, chercheurs, scientifiques, politiciens, citoyens, responsables et religieux sans oublier les victimes, se soulèvent contre l’État français pour le rappeler et l’appeler à la fois à une réparation de ses actes barbares commises en Algérie, notamment sur ses essais nucléaires dévastatrices exécutés dans le Sahara algérien, lors de l’époque coloniale et juste après l’indépendance, provoquant d’énormes dégâts, surtout aux habitants du désert algérien qui, nombreux sont morts, d’autres sont contaminés par les effets qu’avaient provoqué les essais français. Cherchant à fuir sa grande responsabilité à ce dossier épineux, la France ne peut s’en tirer.
L’expert algérien en énergie atomique, Merzek Remki, l’a bien dit avant-hier dans une déclaration à l’APS : «La France doit assumer son rôle et assister l’Algérie pour la décontamination et la désinfection des sites de ses explosions nucléaires dans le Sahara algérien, où les effets sur les plans environnemental et sanitaire ont été dévastateurs «, a-t-il déclaré.
L’expert en énergie atomique a appuyé ses dires en allant droit au but en disant : «L’assistance de la France envers l’Algérie est primordiale pour déterminer la matière nucléaire issue de ces explosions réalisées par l’armée coloniale à Reggane et In Ikker entre 1960 et 1967. Toutefois, il est anormal que la France traite différemment la question de ses explosions nucléaires réalisées en Algérie et en Polynésie «, s’interroge-t-il.
L’expert algérien a condamné la politique de deux poids, deux mesures menée par les autorités françaises après ce qui s’est passé en Polynésie et en Algérie. «Force est de constater, qu’en comparaison avec ce qui s’est passé en Polynésie, les conséquences environnementales et sanitaires des explosions nucléaires effectuées au Sahara n’ont pas suscité le même intérêt de la part de la France officielle et demeurent aujourd’hui encore un sujet compliqué à traiter «, a formulé l’expert Merzek Remki. Ce dernier estime que l’Algérie « souhaite recevoir la même reconnaissance et que les archives concernant les explosions, menées à partir de 1960 en Algérie, soient accessibles «.
Un traitement similaire que doit la France entreprendre envers l’Algérie, il s’agit d’un droit absolu que l’Algérie ne se laisse pas distraire. Il s’agit d’une question «épineuse «que la France s’est illustrée, durant de longues décennies, par son «manque d’intérêt «, alors que des sites sont ravagés par les explosions nucléaires de l’armée coloniale française au Sahara algérien. Merzek Remki a rappelé que l’ancienne force coloniale «a signifié un refus catégorique à faire figurer la question des sites d’explosions nucléaires comme domaine de coopération au sein des dispositions de l’Accord algéro-français sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire signée en 2009 «.
L’expert algérien a signalé que « l’Algérie dispose d’un instrument juridique, en l’occurrence le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), pour faire pression sur la France afin de l’amener à rendre des comptes sur les effets néfastes causés à la population algérienne et à l’environnement «, rappelant que ce Traité, ratifié par 59 Etats, a été adopté par 122 Etats.
Ainsi, le temps est venu pour que la France assume pleinement sa responsabilité de ses essais nucléaires dévastatrices en Algérie.
Les voix se lèvent de plus en plus pour demander une réparation juste à cette question épineuse.
Sofiane Abi