« L’Algérie a fait de moi un homme »

Connu également sous le nom de «Madiba», le prix Nobel de la paix entretenait une relation privilégiée avec l’Algérie, le regretté s’étant inspiré de la Révolution algérienne qu’il considérait comme «le modèle le plus proche» de la lutte anti-apartheid menée par son peuple. D’ailleurs, en mai 1990, Nelson Mandela est revenu dans son pays d’adoption et déclara : «C’est l’Algérie qui a fait de moi un homme». Et l’Armée de libération nationale (ALN) avait admis plusieurs combattants du Congrès national africain (ANC, le parti qui avait dirigé la lutte du peuple sud-africain contre la discrimination raciale) aux camps d’entraînement, aux côtés des moudjahidine de l’ALN en Algérie. A partir de 1965, plusieurs militants de l’ANC sont venus secrètement en Algérie pour effectuer des entraînements militaires et se préparer à mener des opérations une fois de retour en Afrique du sud. Un bureau de renseignements de l’ANC a également été ouvert en Algérie, dirigé par d’éminentes personnalités issues du mouvement. Le soutien de l’Algérie à l’Afrique du sud dans sa lutte contre le régime de l’apartheid était encore plus manifeste lors de sa présidence de l’Assemblée générale de l’ONU en 1974, au cours de laquelle elle avait renvoyé de la salle le représentant du régime apartheid. Quatre ans après sa libération, en 1994, Nelson Mandela deviendra le premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud. L’ex-président sud-africain est décédé en 2013, à 95 ans. La presse internationale l’avait qualifié de «dernier géant politique du 20e siècle». La célébration du 32e anniversaire de la libération de Mandela, héros de la lutte en Afrique contre la ségrégation raciale érigée en système, et idole incontestée de la défense des valeurs des droits de l’Homme, intervient dans un contexte dans lequel un nombre de pays du continent africain sont confrontés à de multiples défis, sécuritaire, politique ou économique.
Nelson Mandela demeure une personnalité mondialement reconnue en faveur de la défense des droits de l’Homme. Il est salué comme le père d’une Afrique du sud multi-ethnique et pleinement démocratique, qualifiée de «nation arc-en-ciel».n