«Les concessionnaires doivent comprendre que les anciennes pratiques sont révolues»

Abdelmadjid Tebboune à propos de l’importation et du montage de véhicules :

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a révélé, avant-hier mardi, que la garantie d’un service après-vente dans l’importation de véhicules, sera obligatoire dans le nouveau cahier de charges. Qui interdira, a-t-il indiqué lors de son entrevue périodique avec des médias nationaux, l’importation à toute personne ne disposant pas de contrats ou de locaux pour garantir ce service. Affirmant que le dossier des véhicules sera tranché avant la fin de ce premier trimestre.
Nous avons, a-t-il dit, établi un cahier des charges particulier qui impose à ceux qui souhaitent importer des voitures d’assurer un service après-vente dans de nombreuses wilayas. Ce dossier, a-t-il fait remarquer, est très complexe, notamment après l’échec de l’expérience du montage de véhicules qu’a vécue l’Algérie durant les dernières années.
Nécessitant une étude approfondie. « Un seul opérateur nous a fait perdre plus de 3,5 milliards USD », a relevé le chef de l’Etat. Qualifiant d’échec l’expérience de ceux qui importaient des voitures et n’installaient que quelques pièces simples, sans payer d’impôt sur les bénéfices.
S’agissant du montage automobile, le président de la République a estimé que le montage escompté devrait, à l’inverse de l’importation déguisée pratiquée auparavant, permettre d’amorcer une véritable industrie, où les taux d’intégration, a fait remarquer Abdelmadjid Tebboune, ne doivent pas être inférieurs à 30 ou 40%, faisant savoir que la production des pièces de rechange sera encouragée. Soulignant, à l’occasion, l’importance d’une industrie nationale avant de donner le feu vert à l’importation de véhicules.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du mois de décembre dernier, qu’il a présidé, le chef de l’Etat avait ordonné la révision, immédiate, du cahier des charges fixant les conditions d’importation des véhicules et l’accélération de l’annonce des concessionnaires agréés. Insistant, avait indiqué un communiqué de la Présidence de la République sur l’impératif de fournir un réseau de services après-vente, au niveau régional et dans les grandes villes, en tant que condition pour accepter les dossiers des concessionnaires. « La loi n’interdisait pas l’importation individuelle des voitures », a précisé la même source.
Samedi dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a affirmé que la nouvelle stratégie de la filière automobile prévoyait la fabrication de véhicules électriques et hybrides pour cadrer avec les objectifs tracés en matière de transition énergétique. Révélant, à l’occasion, la tenue de négociations avec plusieurs constructeurs automobiles intéressés par l’implantation d’usines locales en Algérie, et s’inscrivant dans le cadre des prochaines rencontres visant la mise en place d’un cadre réglementaire régissant ce créneau, avant de choisir les meilleures offres profitables à nos intérêts économiques mais également à ceux des constructeurs investisseurs en toute transparence et impartialité.
Evoquant la nouvelle stratégie tracée pour l’industrie automobile, celle-ci, a-t-il dit, tient en compte la fabrication de véhicules électriques et hybrides, au diapason de l’évolution des voitures à moyen et à long termes, et ce, a précisé Ahmed Zeghdar, pour cadrer avec les objectifs de la transition énergétique adoptée dans plusieurs pays à travers le monde. « Le ministère de l’Industrie s’attèle depuis quelques mois à l’examen de plusieurs scenarii pour la relance de ce segment d’activité, afin d’éviter de répéter les mêmes erreurs qui ont coûté des sommes colossales en devise sans pour autant atteindre les objectifs escomptés ».
Rabah Mokhtari