«Nous n’allons pas lier notre avenir aux cours du pétrole»

Diversification de l’économie nationale et affranchissement de la dépendance aux hydrocarbures

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé, avant-hier mardi, que l’économie nationale ne restera pas dépendante des cours de pétrole.
« L’économie nationale est sur la voie de l’augmentation de la production nationale », a-t-il indiqué. Assurant, à l’occasion, que les efforts pour diversifier l’économie nationale et s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures se poursuivaient en dépit de la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux. C’était lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale.
«Nous n’allons pas lier notre avenir aux cours du pétrole», a indiqué le chef de l’Etat, mettant, au passage, en garde contre la répétition des expériences du passé lorsque l’économie nationale dépendait des cours du pétrole avant de subir un choc lors de la chute des cours sur les marchés mondiaux. « Les réserves de change ont connu une baisse progressive ces dernières années en raison du recul des cours du baril de pétrole », a-t-il dit, rappelant que ces réserves de change sont établies actuellement à 44 milliards de dollars.
Au lieu de se baser sur les hydrocarbures, a poursuivi Abdelmadjid Tebboune, la stratégie nationale actuelle repose sur le développement des activités créatrices de richesse et l’exploitation des ressources nationales à l’image du fer, le phosphate et l’hydrogène en sus de l’agriculture. Evoquant, à l’occasion, la possibilité de recourir à l’endettement pour financer les projets rentables économiquement comme les voies ferrées, les ports et les barrages.
Estimant que la flambée que connaissent les marchés pétroliers est conjoncturelle, le chef de l’Etat a souligné les efforts de l’Etat pour lever les obstacles sur les investissements, relevant que les projets en suspens ayant bénéficié récemment d’autorisation pour la relance de leurs activités permettront la création de 52.000 postes d’emploi.
A fin novembre dernier, rappelle-t-on, les exportations hors hydrocarbures ont avoisiné les 4,5 milliards de dollars, soit un niveau jamais égalé depuis l’indépendance. Un montant qui dénote de la volonté de l’Etat de sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures en diversifiant les activités économiques et commerciales pour intégrer un nouveau modèle économique bâti sur la création de la valeur ajoutée.
Lors des huit premiers mois de la même année 2021, les exportations hors hydrocarbures ont représentées 12,3% du total des opérations d’exportation. Un résultat atteint à la faveur d’une batterie de mesures incitatives qui comprend notamment la création de couloirs verts dédiés à l’exportation, des avantages fiscaux, des facilitations administratives en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Mais aussi le nouveau règlement de la Banque d’Algérie qui autorise les exportateurs à disposer de la totalité des recettes en devises générées par leurs activités.
R.M.