Présentation d’un ouvrage de témoignages

Histoire : «parcours des chouhada Tayeb Bertela et son fils Mesbah»

L’ouvrage «Témoignages sur le parcours des chouhada Tayeb Bertela et son fils Mesbah», présenté jeudi à Batna, relate les circonstances dans les lesquelles ces héros ont rejoint la lutte armée contre l’occupant français jusqu’à leur mort au champ d’honneur.
Le valeureux parcours de ce père et son fils a été mis en exergue au cours d’une conférence tenue à la maison de la culture Mohamed Laid Al Khalifa à la veille de la célébration de la journée nationale du chahid (18 février) en présence de chercheurs et d’étudiants en histoire.
A l’occasion, le chercheur en histoire Salah Derradji, alias Rostom Soltane, a présenté un aperçu sur la vie du chahid Tayeb Bertela qui avait rejoint la Révolution de libération quelques jours après son déclenchement, plus exactement le 16 novembre 1054 à Djebel Chelaâlaâ.
Né en 1908 dans le douar Ouled Chelih (commune de Oued Chaâba actuellement), Tayeb Bertela fut un bon tireur d’élite chargé de la formation et l’entrainement d’un groupe de moudjahidine et il était parvenu, avec ses compagnons, à organiser plusieurs embuscades et mener plusieurs batailles contre l’ennemi français à Djebel Chelaâlaâ entre Seriana et Hidoussa, a indiqué l’intervenant.
En 1958, le chahid Tayeb fut chargé de commander une patrouille de 90 moudjahidine pour acheminer des armes depuis la Tunisie.
Durant le retour, poursuit le même chercheur, le défunt chahid a rencontré la troisième brigade conduite par Ahmed Imerzoukene, alias «Ahmed El Djadarmi» avec qui il devait se diriger vers le mont Oustili pour remettre les armes au commandant de la région, le moudjahid Mohamed Tahar Abidi, appelé Hadj Lakhdar, mais la patrouille fut découverte par les forces ennemies françaises.
Selon le même intervenant, l’armée française avait encerclé les moudjahidine le 23 février 1958 au lieudit Ras Guedlène, sur le Djebel Oustili à 25 km de la ville de Batna, affirmant que dès lors l’affrontement fut inévitable pour les moudjahidine, dont 25 sont tombés au champ d’honneur, parmi lesquels figuraient Ahmed Imerzoukene et ses lieutenants Aissaoui Mostefa, Meguelati Aïssa et Messaoud Fathallah.
Durant les accrochages, le commandant de la patrouille a été fait prisonnier alors qu’il tentait de secourir un moudjahid blessé, a souligné l’intervenant, indiquant qu’il fut ensuite tué par balles dans le dos par les forces de l’occupation françaises durant la bataille de Refaâ le 8 septembre 1958. Edité par l’imprimerie Amar Guerfi, cet ouvrage de 198 pages de format moyen, met également en lumière le parcours du fils Mesbah Bertela, appelé Salah, qui avait rejoint le maquis en 1957 avant de tomber au champ d’honneur durant la célèbre bataille Essour près de Hidoussa le 4 avril 1959 alors qu’il était âgé d’à peine 22 ans, quelques mois seulement après la mort de son père.
Retraité de l’éducation et passionné par les recherches historiques, l’auteur de l’ouvrage Abdelmalek Sehali, décédé le 25 juillet 2020 avant la parution de son livre, a réussi à recueillir des témoignages vivants de moudjahidine et de compagnons d’armes de Tayeb Bertela et aussi de membres de sa famille, en plus de photos et de documents sur certaines batailles et embuscades auxquelles il avait pris part.
L’ouvrage évoque, en outre, certains évènements marquants dans l’histoire de la région dont la bataille Essour survenue dans la région de Nafla à Hidoussa, le 4 avril 1959, et dirigée par le chahid Mohamed Salah Belabbès.
Durant cette bataille, l’aviation des forces ennemies françaises bombarda la localité faisant 128 chouhada, dont la majorité des civils, essentiellement des membres des familles Brik, Djoumati et Sehali.
De leur côté, les moudjahidine Abidri El Djemaï, dit Abderrahmane, et Ali Mazouz qui avaient côtoyés le chahid Tayeb Bertela ont évoqué durant les débats les qualités du chahid qui, ont-ils assuré, fut un fin stratège militaire et un vaillant combattant.
Pour sa part, El Djemaï fils du chahid Tayeb Bertela a considéré que cette initiative qui coïncide avec la célébration de la journée nationale du chahid «contribue à faire connaître certains parmi ceux qui avaient répondu à l’appel de la patrie et ont sacrifié leur vie pour la libération du pays».
R.C.