La Cour constitutionnelle contre la destitution du Président

Albanie

La Cour constitutionnelle d’Albanie s’est prononcée contre la décision du Parlement demandant la destitution du président Ilir Meta, accusé d’avoir violé la Constitution en participant à une campagne électorale en avril alors qu’il était censé être neutre. «La Cour a abrogé la décision du Parlement (concernant le Président), les faits présentées ne constituent pas une violation de la Constitution», selon un communiqué de la Cour constitutionnelle diffusé jeudi à Tirana. En juin dernier, le Parlement albanais avait voté, avec 104 voix pour sur 121 députés, la destitution de M. Meta après une enquête parlementaire, conduite par un groupe de députés de la majorité socialiste sur le comportement du Président dans la campagne électorale pour les législatives du 25 avril. Les socialistes avaient accusé Ilir Meta «d’avoir violé 16 articles de la Constitution» en «s’engageant ouvertement lors des élections législatives du 25 avril en faveur de l’opposition». Selon eux, il devait en conséquence «être démis de ses fonctions». Le Président a aussitôt qualifié ce vote de «décision anticonstitutionnelle et ridicule», accusant les socialistes «de vouloir cacher par cet acte les fraudes électorales lors du scrutin». Lors des dernières élections législatives, le parti socialiste avait remporté 74 des 140 sièges du Parlement ce qui lui a permis d’obtenir un troisième mandat de quatre ans à la tête du gouvernement albanais. Ilir Meta, qui exerce depuis 2017 les fonctions principalement honorifiques de chef de l’Etat, avait, au cours de la campagne électorale, échangé des piques avec le Premier ministre Edi Rama, dont le Parti socialiste a remporté les législatives. Le mandat d’Ilir Meta, 55 ans, expire le 24 juillet 2022. Ancien Premier ministre et membre du Parti socialiste, M. Meta avait quitté cette formation en 2004 pour former le Mouvement socialiste d’intégration, un petit parti en opposition avec les socialistes d’Edi Rama.n