La stratégie algérienne pour le gaz, une expérience à grande échelle !

Tebboune prend part au 6ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements du GECF à Doha

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune effectue depuis hier une visite officielle de deux jours au Qatar à l’invitation de l’Emir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Les discussions porteront sur les mécanismes de renforcement et le développement de la coopération bilatérale dans tous les domaines entre les deux pays respectifs. En marge de cette visite, le Président Tebboune, va également rencontrer un certain nombre de chefs d’État et de gouvernements au cours du 6ème Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) qui s’ouvrira aujourd’hui à Doha, Qatar. C’est l’occasion pour discuter des mécanismes de développement la production du gaz naturel liquéfié ainsi que les infrastructures gazières qui occupent depuis des décennies une place importante dans le paysage énergétique durable. Discuter, également, de la conjoncture favorable du marché du gaz naturel liquéfié qui offre aux pays exportateurs de cette ressource l’opportunité de renforcer leur production, à l’instar de l’Algérie et le Qatar. Ce dernier a déjà entamé les négociations avec les Etats-Unis et des pays européens qui cherchent à importer du GNL du Qatar, premier producteur mondial de gaz naturel, mais dont les capacités d’approvisionnement sont atteintes depuis plusieurs mois déjà. Une aubaine pour l’Algérie et la Libye, principaux fournisseurs de gaz naturel de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce. Ces quatre pays ont déjà convenu avec la compagnie nationale des hydrocarbures d’augmenter le volume de gaz naturel à l’exportation. Sous pression depuis le début de la crise ukrainien faisant craindre une attaque imminente de ce pays par la Russie, les Européens cherchent une alternative au gaz russe et se retournent, éventuellement, vers le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Algérie. En 2021, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont augmenté de plus d’un quart en Europe, tandis que les prix du gaz ont enregistré des niveaux historiques. Ce qui offre une marge de manœuvre financière importante aux pays exportateurs de gaz pour développer leurs infrastructures de stockages et de transports qui ont toujours fait défaut. Dans cet objectif, l’Algérie a procédé jeudi dernier, à la signature d’un contrat de 25 milliards de DA pour la construction d’un bac de stockage supplémentaire du GNL, ce qui l’aidera à augmenter ses réserves en la matière et faire face à tout imprévu. L’Algérie a tracé un programme d’investissement très ambitieux dans le secteur des hydrocarbures et mise sur le gaz pour renforcer sa résilience. Tirer parti de ses capacités de production de gaz naturel pour aussi améliorer son bilan économique. Le Président Tebboune a toujours plaidé pour un modèle économique inclusif, résilient et surtout solidaire. Explorer de nouveaux horizons permettrait au pays, laminée par la double crise sanitaire et économique de renflouer ses caisses et augmenter ses réserves de change. L’Italie et l’Espagne qui cherchent à augmenter leurs importations de l’Algérie pourraient ouvrir, à terme, une voie vers le reste de l’Europe. L’Algérie figure parmi les principaux pays producteurs de gaz et intéresse de plus en plus les Européens et même les Etats-Unis.
Par ailleurs, les pays producteurs du gaz doivent tenir compte de l’évolution du marché mondial du gaz qui connaît depuis quelques années un manque d’investissement qui a impacté la production et le rendement de ces pays.
Dans son rapport annuel «Global Gas Outlook», le GECF présentera dans le détail l’évolution du marché ainsi que les perspectives à venir. Sachant que «la demande énergétique mondiale actuelle devrait augmenter de 30 % d’ici 2050 et le gaz naturel sera la seule ressource d’hydrocarbures à faire passer sa part dans le mix énergétique mondial de 23 % aujourd’hui à 27 %, faisant du gaz naturel une marchandise échangée 24 heures sur 24», selon le site officiel du GECF qui transmet en direct les travaux du 6ème Sommet des chefs d’Etats et des chefs des gouvernements du GECF. Lors de cette rencontre, les dirigeants des pays exportateurs de gaz vont «interagir et échanger leur expérience, leurs points de vue, leurs informations et leur coordination sur les questions liées au gaz, telles que les développements récents, les tendances et les politiques», selon la même source.
A quatre jours précédents cette réunion, l’Algérien, Mohamed Hamel, nouveau secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) a plaidé lors du Symposium annuel AIE-IEF-OPEP sur les perspectives énergétiques – organisé par ses parties permanentes, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Forum international de l’énergie (IEF) et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) «en faveur de l’appétit croissant du monde en développement pour une source d’énergie abordable, plus propre et fiable». Pour rappel, le GECF compte six membres africains dont l’Algérie, l’Angola, l’Égypte, la Guinée équatoriale, la Libye et le Nigeria qui dominent la production totale de gaz en Afrique.
Samira Takharboucht