2022, l’Apocalypse ?

France

Lorsque des espérances fanatiques
dépossèdent un homme de sa propre individualité, fut-il aussi intelligent qu’Emmanuel Macron, elles en viennent à l’asservir entièrement, au point qu’il ne se définit que par elles. On
comprend ainsi que ce n’est pas le bien de la nation qui anime son dessein
politique, mais la folle espérance en l’argent-Roi qui l’enferme dans
l’imprécation de tous ceux qui
oseraient la mettre au jour, et la
dénoncer.Un bouleversement de proportions inédites se déroule sous nos yeux à moins de soixante jours de la présidentielle. Le macronisme semble entrer dans sa phase d’effondrement malgré l’apparence flatteuse des sondages. C’est qu’il est en train de vivre son Apocalypse, la «révélation» rendue possible par la convergence des luttes à l’œuvre en ce moment contre le Président sortant.
Fin 2016, livrant les motivations de son engagement politique, Emmanuel Macron se déclarait investi d’une «mission» de «transcendance». Animé par l’espérance de sauver la France, persuadé que l’autoritarisme ultralibéral conduirait le peuple vers un «nouveau monde», l’actuel Président s’est employé, au plus haut sommet de l’État, à déchirer le pays entre un camp du bien : celui de l’argent-Roi qu’entretient une formidable pression médiatique à l’œuvre autour de l’Élysée ; et un camp du mal : celui d’un peuple méprisé pour sa seule aspiration et qui, de ce fait, est réduit au silence.
Le fait est qu’Emmanuel Macron se prend pour un dieu. Des vapeurs de toute puissance tournent dans sa tête, au point que les arguments logiques n’y ont plus de prise. Et ce, jusqu’à adopter certaines attitudes de diabolisation du désaccord qui forcent à ne voir qu’un «extrémiste» chez un compatriote en quête de justice. Quitte à se défausser de ses responsabilités dans la destruction de nos hôpitaux, en déchouant les non-vaccinés de leur citoyenneté. Lorsque des espérances fanatiques dépossèdent un homme de sa propre individualité, fut-il aussi intelligent qu’Emmanuel Macron, elles en viennent à l’asservir entièrement, au point qu’il ne se définit que par elles. On comprend ainsi que ce n’est pas le bien de la nation qui anime son dessein politique, mais la folle espérance en l’argent-Roi qui l’enferme dans l’imprécation de tous ceux qui oseraient la mettre au jour, et la dénoncer. Le fait est, cependant, que personne ne sauve le monde par lui-même. Pas même Emmanuel Macron, qui ne peut pas sortir dans la rue sans prendre une gifle ou se faire cracher dessus. Il n’est autre qu’un petit show-man de salon, un robot de la technocratie, dont la seule contribution durant cinq ans, par-delà les sourires glaçants et les zigzags électoralistes, aura été de reléguer la France dans la catégorie des «démocraties défaillantes», à coup de matraques tous les samedis.
Sa réélection serait un cataclysme pour la France et assurerait pour celle-ci les mêmes reculs et le même abandon. Le réveil qui gagne les esprits ouvre dans ce sens une lucarne d’optimisme. C’est que l’Histoire est peut-être en marche. Mais pour que le jugement ultime soit rendu, le peuple, seul capable de conjurer sa perte, devra se lever et se rendre aux urnes.
Hocine Kerzazi