Echec stratégique et politique

Le Premier ministre malien évoque l’opération « Barkhane » au Mali

Les autorités maliennes ont remis en cause la présence militaire française au Mali durant huit ans au Mali. Un bilan catastrophique pour la lutte contre le terrorisme, le Mali a appelé la France à quitter son territoire et d’arrêter définitivement l’opération « Barkhane ». En effet, le Premier ministre malien, Choguel Maïga a affirmé que l’opération Barkhane conduite par les forces françaises dans le Nord du Mali a été un «échec stratégique et politique», rejetant la «politique du fait accompli et des décisions unilatérales». Dans un entretien accordé il y’a trois jours à la télévision malienne, Choguel Maiga est revenu sur les trois objectifs principaux assignés à la force Barkhane à savoir détruire le terrorisme, réinstaurer l’intégrité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et faire appliquer les résolutions des Nations unies. Cependant, le chef du gouvernement a indiqué que ce déploiement n’a pas eu l’effet escompté huit ans plus tard. Il a assuré que le terrorisme qui était «résiduel » en 2013 a atteint 80% du territoire malien en 2021 et qu’il existe encore des «parties du territoire qui échappent au contrôle de l’autorité malienne». «Quand vous faites le bilan global de Barkhane c’est un échec. Il ne faut pas avoir honte de le dire. C’est un échec stratégique, politique, c’est un échec tout court. Maintenant il faut en tirer les leçons», a lancé M. Choguel Maïga, rappelant que les autorités françaises avaient justifié l’arrivée de leurs troupes en 2013 au Mali par la demande de l’Etat malien, afin d’offrir un appui aérien et en renseignement. «En tant que partenaire on doit d’abord se respecter (…) en un mot on doit rester dans le cadre du droit», a-t-il martelé, soutenant que «la politique du fait accompli, des déclarations péremptoires, des décisions unilatérales, ne conviennent plus au gouvernement actuel du Mali». Alors que Barkhane avait pour objectif en 2016 de contenir les terroristes et d’aider les populations, M. Maïga a assuré que cette mission n’a pas réussi à contenir le terrorisme, pour preuve, «il part au-delà de nos frontières et atteint les autres pays. Nous avons assisté jusqu’à une date récente aux tueries massives des populations, de nos soldats qui sont enterrés par dizaine dans des fosses communes». n