Un signal fort pour les pays membres de l’Opep et du GECF

Le pétrole retrouve ses cours de l’été 2014, il frôle les 100 dollars

Le prix du pétrole est remonté hier à plus de 98 dollars pour la première fois depuis 2014 et risque d’atteindre des seuils encore supérieurs, selon les analystes de la finance qui craignent la chute des places boursières mondiales. Le pétrole n’est pas le seul qui grimpe sur le marché mondial, le gaz aussi. Cette flambée est soutenue par l’escalade russe en Ukraine, une situation qui préoccupe les Européens, qui s’inquiètent aussi de la rupture des approvisionnements du marché en gaz. Un tiers des pays européens est alimenté par la Russie.
Cette dernière qui a participé, hier, au 6ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), organisé à Doha, auquel a pris part aussi l’Algérie, souhaitent voir les cours remonter encore pour retrouver un certain équilibre financier en vue d’améliorer leur bilan économique.
Profiter de cette conjoncture plus ou moins favorable pour les pays producteurs de pétrole, du gaz et même de l’or qui connaît aussi une hausse spectaculaire depuis quelques semaines. Une aubaine pour renforcer leur relation bilatérale et relancer les investissements dans le domaine du gaz naturel, notamment, du Gaz naturel liquéfié (GNL), très demandé en Europe. De nombreux pays de l’Union européenne décident, d’ailleurs, pour sortir de cette impasse énergétique financer des projets d’investissement dans le secteur gazier.
Les contrats de gaz ont augmenté de 12%, ces derniers mois, permettant ainsi aux pays producteurs de renforcer leur production, exportations et accélérer la transition énergétique, comme convenu par les pays membres du GECF qui ont mis l’accent leur Sommet, hier, sur l’impératif de diversifier les ressources naturelles et développer le gaz naturel qui devra connaître une hausse de plus de 30% d’ici 2027. Sans pour autant renoncer au pétrole, aussi indispensable pour les pays dépendant de la rente pétrolière.
Le gaz et le pétrole font partie de la transition. Lors du 6ème Sommet du GECF, tenu dans une conjoncture internationale instable, en raison des dernières confrontations russo-ukrainiennes, les chefs d’Etat et dirigeants des pays membres de cette organisation, dont la Russie, l’Algérie, le Qatar et l’Egypte sont membres, ont décidé de donner le cap à la production du gaz naturel et couvrir la demande mondiale d’ici 2050.
L’Algérie et ses alliés veulent profiter de l’aubaine que présente les marchés européens d’avant-guerre afin de relancer leur économie et, surtout, renforcer leurs réserves de matière première. Les dernières guerres menées par l’Otan étaient toutes des guerres du pétrole.
Les pays producteurs du pétrole et du gaz membres de l’Opep ou du GEFC n’ont pas saisi aussitôt l’intérêt de ces guerres. Aujourd’hui, la question des ressources touchent plutôt les pays industrialisés européens et américains, pris au piège du gaz russe.
Cette crise ouvre la voie aux pays producteurs de gaz naturel pour secourir les Européens. L’inflation a gagné du terrain. Les prix du carburant ont atteint des sommets. L’Europe cherche des solutions auprès de l’Algérie, du Qatar, de la Libye et de l’Egypte qui sont déjà sur des projets de constructions de gazoducs et des bacs de stockage du GNL. Ces investissements interviennent dans un contexte complexe, mais opportun.
Selon le dernier rapport de « The Arab Petroleum Investment Corporation «, repris par les médias étrangers, les investissements énergétiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord « devraient continuer à prospérer tout au long de 2022 en raison des prix élevés du pétrole et du gaz «.
Les projets d’investissements pourraient augmenter davantage à cause de la chute des stocks américains du pétrole brut, de l’abandon par des compagnies pétrolières du gaz de schiste, de l’ affaiblissement du dollar et de l’Euro… A tout cela s’ajoute le risque de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Une guerre qui sera parrainée par l’Otan.
Des paris sont ouverts sur une éventuelle hausse du pétrole à 150 dollars dans les prochains jours ou semaines.
Samira Takharboucht