Dégel des projets d’investissement, l’Etat continue sur son élan

Plus flexible, mais aussi plus rigoureux

Plus de 670 projets d’investissements bloqués pour des raisons d’un abus administratif ou d’une gestion bureaucratique de ces dossiers, ont été dégelé sur ordre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans l’objectif d’impulser l’investissement local et créer de la richesse. C’est un engagement qu’il a pris depuis son élection depuis plus de deux ans. Pour aider les investisseurs algériens (publics/privés) à récupérer du terrain perdu durant des années, notamment, durant la crise sanitaire, les autorités ont procédé à la révision de certains textes réglementaires et à la mise en place de nouvelles mesures fiscales et financières incitatives, impliquant les responsables locaux, les banques et les différents mécanismes et organismes spécialisés, en mettant en valeur la compétence nationale et les jeunes porteurs de projets.
Les secteurs prometteurs et stratégiques bénéficient d’ailleurs de plusieurs mesures exceptionnelles telles que l’abrogation de la règle 51/49 régissant l’investissement étranger dans le pays, l’abattement fiscal et la simplification de l’accès au crédit bancaire et au foncier industriel.
Les investisseurs nationaux avec leurs partenaires étrangers pourraient, désormais, concrétiser leurs projets d’investissement en Algérie, avec la possibilité même de transférer leurs bénéfices à l’étranger ou de les réinvestir « sans aucune entrave, à condition que « les transactions soient transparentes et conformes à la loi », a indiqué le Président Tebboune, devant des membres de la communauté nationale installés au Koweït, lors de sa visite officielle, la semaine dernière dans le pays.
La conjoncture actuelle est favorable pour donner un nouvel élan à l’économie nationale.
L’investissement est synonyme de productivité et la réforme réglementaire, fiscale et bancaire devraient permettre aux opérateurs économiques algériens et étrangers de renforcer leur coopération et profiter d’un marché demandeur et prometteur. La promulgation du code de l’investissement traduit la détermination de l’Etat à accélérer l’ouverture économique du pays, et à redémarrer son secteur industriel sur de nouvelles bases.
Loin des arcanes de la gestion bureaucratique et irrationnelle des projets d’investissement, notamment, dans les secteurs productifs, aujourd’hui plus que jamais souffrant.
L’Algérie accuse un retard inquiétant dans le développement des secteurs industriels productifs et même des hydrocarbures. Les finances des groupes industriels publics sont dans le rouge et pèsent lourd sur le Trésor public.
La mauvaise gestion du portefeuille des projets et des budgets des entreprises ont poussé les autorités à revoir les règles du jeu. Miser sur de nouvelles lois et réglementations, plus strictes sur le plan moral et flexible sur le plan procédural. La flexibilité fiscale et financière permettraient au développement de l’industrie pétro-gazière et diversifier sa production.
Un secteur toujours attractif, mais qui a connu un certain ralentissement à cause de la pandémie et la baisse des investissements. La reprise de ce secteur n’est, probablement, qu’une question de temps.
L’entrée en application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, attendue depuis quelques années, devrait accélérer le retour de l’investissement dans ce secteur.
C’est ce qu’a fait savoir le chef de l’Etat, avant-hier, que « le Gouvernement avait achevé tous les textes d’application relatifs à la loi sur les hydrocarbures et s’attelle actuellement au parachèvement de la mise en place du cadre juridique permettant de relancer l’investissement et faciliter et simplifier les procédures administratives y afférent, et ce, en adéquation avec l’environnement économique actuel et les objectifs de promotion de la destination Algérie en matière d’investissements directs étrangers (IDE) ».
Promouvoir des partenariats de long terme, c’est le but principal des autorités qui œuvrent depuis des mois à la libération des projets d’investissements, bloqués pour des raisons multiples. Des centaines de projets gelés ont été débloqués et ont déjà commencé leurs activités.
D’autres projets d’investissements gelés sont plus complexes et nécessitent plus de temps et d’étude pour pouvoir les relancer, à l’instar du dossier de l’automobile.
Les autorités prennent tout leur temps et devraient trancher prochainement sur son sort.
Le Président Tebboune suit avec un grand intérêt le redéploiement du secteur industriel, agricole et de l’énergie. Le Médiateur de la République, Brahim Merad, présente régulièrement son bilan devant le chef de l’Etat et le Gouvernement.
A chaque sortie sur le terrain durant laquelle il s’entretenait avec des élus et des investisseurs, M. Merad leur rappelle l’«importance de créer de l’activité et d’optimiser l’exploitation des moyens d’investissement pour valoriser les grandes potentialités de l’Algérie, et aller à la quête de ces multiples richesses ».
L’Algérie a besoin de diversifier ses ressources financières et de sortir de sa dépendance des hydrocarbures, tout en renforçant ce secteur vecteur de richesse et surtout nécessaire à la survie des industries ou de l’économie.

Samira Takharboucht