Moscou et Kiev prêtent à des pourparlers

Guerre en Ukraine

Au deuxième jour de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ces dernières ont déclaré avant-hier leur disposition à des pourparlers. En effet, le Président russe Vladimir Poutine est prêt à envoyer une délégation dans la capitale bélarusse, Minsk, pour des pourparlers avec l’Ukraine où une opération militaire russe est en cours depuis jeudi, a affirmé vendredi son porte-parole cité par les agences russes. «Vladimir Poutine est disposé à envoyer à Minsk une délégation russe au niveau des ministères de la Défense et des Affaires étrangères et de l’administration présidentielle pour des négociations avec une délégation ukrainienne», a dit Dmitri Peskov. Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que son pays était prêt à des négociations si l’Ukraine «dépose les armes». Et jeudi, le président Poutine avait affirmé que la Russie n’avait «pas d’autre moyen» pour se défendre que de lancer ses forces en Ukraine. «Ce qui se déroule actuellement relève de mesures contraintes, car on ne nous a laissé aucun autre moyen de procéder autrement», avait déclaré M. Poutine lors d’une réunion télévisée avec des hommes d’affaires à Moscou. «Les risques de sécurité créés étaient tels qu’il était impossible de réagir autrement», avait-il poursuivi, mettant en cause l’intransigeance de Kiev et des Occidentaux sur les exigences de sécurité de la Russie. De son côté, l’Ukraine s’est dite prête à des pourparlers avec la partie russe. Cette déclaration a été faite au deuxième jour après le lancement d’une opération militaire russe en Ukraine, où le porte-parole du président ukrainien, cité par l’agence RIA, a déclaré que Kiev acceptait de discuter d’un cessez-le-feu avec Moscou. «L’Ukraine est prête à parler de cessez-le-feu et de paix, a déclaré le porte-parole de Zelensky» : c’est ce que rapporte, ce soir du 25 décembre, l’agence de presse russe RIA Novosti. Plus tôt ce 25 février, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait annoncé que Vladimir Poutine était prêt à envoyer une délégation en vue de discuter avec la partie ukrainienne, près de deux jours après le début de l’opération militaire russe en Ukraine. Dmitri Peskov réagissait alors aux propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était déclaré prêt à discuter du statut de neutralité de l’Ukraine. «Le président russe Vladimir Poutine a initialement déclaré que le but de l’opération était d’aider les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, notamment en démilitarisant et en dénazifiant l’Ukraine. Et ceci, en fait, fait partie intégrante du statut de neutralité», avait résumé le porte-parole du Kremlin. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé tôt le 24 février une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l’indépendance trois jours plus tôt, mais aussi à «démilitariser et de dénazifier l’Ukraine». Cette opération a été dénoncée notamment par la Turquie et les pays occidentaux, dont certains ont déjà annoncé de nouvelles sanctions.

137 morts depuis le début de l’intervention militaire russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avant-hier la mort de 137 de ses concitoyens, qu’il a qualifiés de «héros», depuis le début de l’intervention militaire russe. Il a ajouté que 316 autres personnes, également côté ukrainien, avaient été blessées lors des combats. Les agences de presse AP et AFP, qui rapportent ce nombre, ne précisent pas si le dirigeant ukrainien parlait de civils ou de combattants. «Parmi les morts figurent des gardes-frontières de l’Ile des Serpents, dans la région d’Odessa, qui a été reprise par les Russes», précise néanmoins l’agence américaine AP. Selon les autorités ukrainiennes, la ville de Kiev a notamment été le théâtre de bombardements, une information non confirmée par Moscow. L’ONU, citée par la même agence de presse, évoque pour sa part 25 civils morts dans les combats. Moscou n’a pour sa part pas ni confirmé les précédents chiffres, ni communiqué de bilan d’éventuelles pertes de son côté. La veille, la Défense russe avait par contre assuré que seuls les sites militaires étaient visés par ses frappes, et pas la population civile. «Des armes de haute précision mettent hors de service l’infrastructure militaire, les installations de défense aérienne, des aérodromes militaires et l’aviation des forces armées ukrainiennes», avait précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, assurant encore : «Rien ne menace la population civile.». L’armée ukrainienne a en outre affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l’armée russe et assure avoir tué «une cinquantaine d’occupants russes dans l’est du pays», ainsi que l’a rapporté l’AFP, mais ces informations n’ont à ce stade pas été confirmées par Moscou. Depuis 2014, le conflit qui fait rage dans le Donbass, opposant l’armée ukrainienne aux forces des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk qui refusent de reconnaître les autorités issues du coup d’Etat, a fait plus de 14 000 morts selon un bilan des autorités ukrainiennes datant de mai 2021. Parmi ceux-ci figurent des soldats ukrainiens, des combattants des républiques autoproclamées ainsi que des civils. Dans le détail, plus de 2 600 civils ont trouvé la mort dans le Donbass depuis 2014 et 5 500 civils y ont été blessés, selon des chiffres publiés le 23 février par le Comité d’enquête de la Fédération de Russie. Le conflit n’a pas cessé depuis, donnant lieu à de nombreuses violations du cessez-le-feu prévu par le protocole de Minsk. Vladimir Poutine a annoncé tôt le 24 février une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l’indépendance trois jours plus tôt, mais aussi à «démilitariser et dénazifier l’Ukraine». Cette opération a été dénoncée notamment par les pays occidentaux, dont certains ont déjà annoncé de nouvelles sanctions. Elle a également fait, dans des capitales occidentales mais aussi en Russie, l’objet de manifestations de contestation.

L’OTAN déploie son dispositif de défense
L’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord (OTAN) a commencé à déployer des éléments de sa Force de réaction pour renforcer son dispositif de défense. Selon son secrétaire général il s’agit d’«éviter des débordements sur le territoire de l’Alliance» après l’opération russe en Ukraine. L’organisation politico-militaire de l’Europe, l’OTAN, va déployer des éléments de sa Force de réaction pour réagir à toute éventualité, selon une annonce avant-hier du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. «Les forces ukrainiennes se battent courageusement et sont en mesure d’infliger des dommages aux forces russes qui les envahissent», a ainsi affirmé Jens Stoltenberg. L’Ukraine fait état de 137 morts depuis le début de l’intervention militaire russe «Nous déployons pour la première fois la Force de réaction au titre de la défense collective pour éviter des débordements sur le territoire de l’Alliance», a-t-il précisé à l’issue d’un sommet des dirigeants de l’Alliance organisé en visioconférence. Une cyber-attaque contre un des 30 pays de l’OTAN peut activer la défense collective des alliés, selon Jens Stoltenberg. «La Russie a lancé une invasion totale de l’Ukraine avec l’objectif affiché de renverser le gouvernement en marchant sur Kiev», a-t-il souligné avant d’ajouter en forme de mise en garde : «Mais les objectifs du Kremlin ne se limitent pas à l’Ukraine ». «Poutine a exigé le retrait des forces de l’Alliance des territoires de tous les pays qui ont adhéré depuis 1997», a-t-il également rappelé avant de préciser la démarche de l’Alliance :«La réponse est un renforcement de la posture de dissuasion et de la défense des alliés avec ce déploiement de ces éléments.». La force compte 40 000 militaires et son fer de lance est une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) de 8 000 combattants actuellement commandée par la France. Elle comprend une brigade multinationale et des bataillons appuyés par des unités aériennes et maritimes et des forces spéciales. Certaines unités peuvent être prêtes à se déplacer dans un délai de deux à trois jours, selon l’OTAN. «Nous procédons maintenant à d’importants déploiements défensifs supplémentaires de forces dans la partie orientale du territoire de l’Alliance», ont précisé les dirigeants des pays de l’OTAN dans une déclaration publiée à l’issue du sommet. Une brigade blindée de l’armée américaine arrive en Allemagne Le président français Emmanuel Macron a annoncé la décision d’accélérer le déploiement de plusieurs centaines de soldats français en Roumanie et d’envoyer un nouveau contingent en Estonie au sein de la présence avancée de l’Alliance. Le Pentagone a annoncé l’envoi d’une brigade blindée en Allemagne, ce qui portera à près de 100 000 le nombre de soldats américains déployés en Europe. Le Royaume-Uni est également prêt à accroître son soutien militaire à l’Alliance, selon le Premier ministre Boris Johnson. «Les mesures que nous prenons sont et demeurent préventives, proportionnées et non constitutives d’une escalade», ont insisté les dirigeants de l’Alliance dans leur déclaration.