«La Russie n’accepte pas une situation dans laquelle l’OTAN soit à ses frontières»

Hamza Hossam à propos de la guerre en Ukraine :

Le professeur à l’École nationale supérieure des sciences politique d’Alger, Hossam Hamza s’est exprimé, hier dimanche, sur l’offensive militaire lancée, jeudi dernier par la Russie contre l’Ukraine. Estimant que la principale raison de cette guerre réside dans le fait que la Russie n’accepte pas une situation dans laquelle l’OTAN soit à ses frontières. La poursuite par l’Occident de ce qu’il a appelé «modéliser le monde et en faire un bloc», est, dit-il, à l’origine de la guerre en cours en Ukraine, faisant remarquer que cette stratégie est rejetée par la Russie considérant que ce projet est contraire à la réalité du terrain.
Intervenant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne dont il était l’invité de l’émission «La matinale», le professeur à l’Ecole nationale supérieure des sciences politiques d’Alger, s’appuyant sur les données de cette guerre russo-ukrainienne, a soutenu que la scène tendait davantage à la durée de l’opération militaire et que la Russie excellait grandement.
«A ce jour, la suprématie militaire apparaît à la Russie, et la scène tend plus vers la durée de l’opération militaire, initialement lancée comme une opération spéciale et non une guerre totale», a observé le Pr Hamza Hossam, faisant remarquer que les changements qui sont intervenus, avant-hier, à travers la grande mobilisation européenne tendent plutôt vers la prolongation de cet affrontement militaire. «Le problème de ce conflit réside dans la quête de l’Occident pour imposer son hégémonie et assiéger tous ceux qui ont tendance à préserver leur souveraineté», a poursuivi le Pr Hamza Hossam.
Pour l’invité de l’émission «La matinale» de la Chaîne I de la Radio algérienne, la première étincelle, à l’origine de l’offensive militaire lancée, jeudi dernier par la Russie contre l’Ukraine qui aurait pu, a-t-il relevé, être membre de l’OTAN, remonte à l’année 2014. Lorsque, a-t-il poursuivi, le gouvernement ukrainien a été renversé et remplacé par un gouvernement pro-occidental. «Il est clair qu’aucun pays ou aucune partie ne peut accepter que son ennemi soit à côté d’elle, et encore moins si les deux voisins sont proches en tout. Que l’Ukraine, historiquement, religieusement et linguistiquement, a toujours été plus proche de la Russie que de l’Occident, alors quand on remarque que l’Occident a toujours tendance à extraire l’Ukraine de son contenant culturel, géographique et politique pour l’intégrer à l’Occident, cela va certainement irriter la Russie», fait-il remarquer.
Il est clair, a encore poursuivi le professeur à l’École nationale supérieure des sciences politique d’Alger, que depuis l’émergence du nouvel ordre mondial depuis la fin de la guerre froide, l’Occident a eu tendance à faire du monde une unité stratégique et à assiéger tous ceux qui ont tendance à préserver leur souveraineté, leur spécificité et leur aspiration à être une force dans ce système mondial comme la Russie elle-même. «Outre le fait que cette affaire contredit les faits de la réalité, lorsqu’il est arrivé en Ukraine, ce contact très fort s’est produit entre une puissance précédente et l’Occident, qui cherche à modeler le monde et à en faire un bloc, ce que Moscou n’acceptera jamais, quoi qu’il en soit», a conclu le Pr Hamza Hossam.
Rabah M.