«Seulement cinq joueurs ont été épargnés de la Covid»

Belmadi assume l’échec de la CAN-2021 :

Il a mis du temps à réagir le sélectionneur national Djamel Belmadi. D’emblée, il avoue assumer l’échec de la coupe d’Afrique des Nations 2021 qui a eu lieu au Cameroun avant de préciser qu’il allait détailler…

«Je dois avouer que la préparation a été chaotique. Il y avait une date, puis une date, pas assez le temps, des arrivées tardives des joueurs, nous avons donc commencé à travailler avec un groupe réduit, à savoir 13 joueurs seulement». Puis il enchaîne sur l’annulation du match amical face à la Gambie à un moment ou les Verts étaient en difficultés. Face au Ghana, c’était un peu mieux avec l’arrivée du reste des joueurs. C’est alors qu’il aborde la CAN en disant qu’il ne «pouvait pas dire les choses clairement en affirmant «nous avons eu seulement cinq joueurs épargnés du Covid. Au total, ce sont 23 joueurs qui étaient contaminés, plus la moitié du staff technique, la moitié du staff de sécurité et un peu plus pour le staff administratif. Une hécatombe. Et là où nous étions, il y a une législation, on ne pouvait pas tout dire. Ici, je dois rendre hommage aux différents staffs. Nous nous levions tous les jours avec la peur au ventre, en se posant la question qui va être testé positif aujourd’hui, qui va être prêt8? Et pourtant, il y avait toutes ces mesures, geste barrière et autres qui n’ont pas fonctionné» C’est dire que la pandémie a sérieusement chamboulé les plans de Belmadi.
Plus loin, il évoque d’autres soucis «il y a eu de l’insuffisance physique lors des matches. C’était pas évident, il faut être athlétique».
En plus, avec la maladie il y a des joueurs importants qui sont out et qui ont du mal à évoluer à 14h, ajoute le sélectionneur.
Puis arrive le premier match contre le Sierra Léone qui se joue à une heure difficile sous 40° et un taux d’humidité élevé, en plus, les joueurs n’ont pas droit à la pause pour boire de l’eau.
Belmadi relève ces conditions difficiles pour dire que cela n’a pas été facile avec surtout un terrain catastrophique pour reprendre ses propos. Voilà qui est clair pour ceux qui disaient que le
terrain était bon…
«Si on jette un coup d’œil sur les statistiques, au met au moins un but. On a produit du jeu, insisté, mais l’efficacité nous fait défaut. En plu il y a une main non sifflée qui aurait pu changer les choses», justifie le coach. Il enchaîne ensuite sur les autres rencontres, contre la Guinée Equatoriale et la Côte d’Ivoire en évoquant les soucis, arbitrage, le manque de confiance, le doute et puis la fin de la série d’invincibilité. «Après un pic, il y a une chute. Cette série avait pour but de motiver les joueurs pour le Mondial-2022 qui reste l’objectif principal. Il fallait être constant, gagner des matches pour se rapprocher le plus possible de l’objectif», ajoute le sélectionneur qui prend le temps nécessaire pour développer. Il en a gros sur le cœur, il a beaucoup de choses à dire pour tenter de justifier ce qui peut l’être. Puis arrive cette histoire des joueurs qui quittent prématurément le Cameroun après l’élimination. «Je ne savais même pas qu’il y avait un vol sur Paris le soir même. Je ne suis pas le papa, à un certain moment, je ne peux pas interdire aux joueurs de rentrer chez eux alors qu’il y a une élimination», précise-t-il.
L’échange avec les journalistes se passe bien, contrairement à d’habitude. Belmadi est calme,
zen et serein. Un collègue attire l’attention de l’entraîneur sur la participation de certains cadres à coupe Arabe qui aurait laissé des séquelles. Chose qu’il confirme en précisant qu’il y a de l’émotion, les joueurs sont vidés. «Je ne pouvais pas dire à Bougherra de ne pas faire jouer Belaïli face au Maroc, ou tel ou tel joueur. Il évoque aussi le prochain match barrage contre le Cameroun «Ils veulent nous emmener sur le terrain où nous avons failli. D’habitude, les Camerounais évoluent à Yaoundé, là ils choisissent Japoma à Douala. Ils pensent que nous sommes traumatisés. Moi, je veux un terrain praticable, jesuis plus traumatisé par l’état de la pelouse qu’autre chose. En tout cas, ce choix va renforcer notre détermination à faire un grand match. Heureusement que le gazon du stade Tchaker que j’ai visité hier est en très bon état».
Puis il y a eu le cas Bounedjah qui ne marque plus ou encore Delort qui a émis le souhait de revenir en sélection…Belmadi est clair, pas question, car il a touché à l’Algérie et non sa personne. «Il n’y a rien de personnel. Même si cela était Mahrez ou un autre, j’aurais réagi de la même manière. Il n’y a pas de Zorro chez nous, encore moins lui» conclu le coach.
Sofiane Gassouma