Les engagements de Youcef Chorfa

Réorganisation du monde syndical en Algérie

Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale compte réorganiser, voire révolutionner le monde syndical du pays, en mettant en route une loi-cadre définissant les modalités, droits et devoirs des syndicats durant leurs activités et exercices. La tutelle veut remettre de l’ordre dans la maison syndicale.Devant les députés présents avant-hier à la séance plénière qui s’est déroulée au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) à Alger, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa, a présenté les grandes lignes du nouveau texte législatif (en préparatif) relatif aux modalités d’exercice du droit syndical.
Assurant les membres de l’APN sur l’approche, prochaine, de la présentation du projet d’amendement de la loi 90-14 relatif aux modalités d’exercice du droit syndical, en cours de préparation par son département, le ministre du Travail a dévoilé les principales orientations dudit texte législatif qualifié de révolutionnaire par Youcef Chorfa.
En premier lieu, la nouvelle loi-cadre vise à réorganiser le monde syndical en Algérie, en encourageant la création de nouvelles confédérations qui peuvent abriter jusqu’à cinq syndicats à la fois.
Puis, en second lieu, elle vise à renforcer l’action syndicale, à soutenir les négociations entre les syndicats et l’administration, à faire associer des experts et d’anciens syndicalistes avec l’administration, permettre aux étrangers établis en Algérie d’exercer leurs droits aux activités syndicales selon des conditions définies, à protéger les délégués syndicaux, à réintégrer des syndicalistes licenciés et enfin à renforcer le travail d’inspection.
Tels sont les points essentiels de la loi-cadre présenté avant-hier par Youcef Chorfa devant les députés lors la séance plénière.
Le ministre du Travail a, par ailleurs, a rappelé que la loi-cadre « vise à adapter les lois du secteur à la teneur des accords internationaux ratifiés par notre pays », en tenant compte, dit-il, de « tous les aspects du travail syndical conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Il a souligné que l’article 4 de la loi actuelle, accorde à la fédération et à la confédération le même rôle qu’au syndicat de base.
Répondant aux préoccupations des membres de l’APN, lors de la séance plénière présidée par le vice-président Ben Thabet Azzi, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, le ministre du Travail a précisé que la réintégration des travailleurs licenciés, y compris les syndicalistes obéit à « des mesures strictes qui sont prises pour protéger le délégué syndical », a-t-il dit.
Le ministre du Travail a indiqué à ce propos, que « le nombre de l’effectif des contrôleurs a atteint 586 inspecteurs au niveau national », explique-t-il, en ajoutant qu’un renforcement d’effectif sera réalisé prochainement. Concernant la séparation entre l’exercice syndical et l’activité politique, le ministre a précisé que « cette question sera tranchée avec précision, notamment concernant les postes de responsabilité ».
Evoquant l’allocation chômage qui a été au centre des débats des députés, le ministre a fait savoir que « 300.000 rendez-vous ont été donnés via la plate-forme numérique aux inscrits, depuis le 25 février à ce jour », précisant que « l’opération se poursuit ».
Le ministre dira que « le dossier pour l’obtention de l’allocation est simple », ajoutant que « plus de 60% parmi les inscrits sont des universitaires et des techniciens au niveau des centres et des instituts de formation professionnelle et 80 % d’entre eux sont âgés de moins de 35 ans ».
Sofiane Abi