Imad Benazoug, un champion aux ambitions «olympiques»

Judo

L’émergence de nouveaux talents lors du Championnat d’Algérie de judo seniors individuel, tenu le week-end passé à Oran, fut la plus grande satisfaction des responsables de cette discipline, et parmi ces talents, figure le jeune Imad Aghilès Benazoug sacré champion dans la catégorie des plus de 81 kg. Agé de 20 ans, Benazoug est bien parti pour réussir une carrière distinguée dans cette discipline très prisée par les jeunes algériens. Son attachement pour le judo a été constaté depuis son enfance, lui qui a grandi dans un quartier réputé pour être un réservoir de judokas de haut niveau pour les différentes sélections nationales, à savoir le quartier populaire d’El Harrach (Alger). «J’ai commencé à pratiquer le judo dès l’âge de six ans. Enfant, je me voyais déjà un brillant judoka. Mon environnement proche m’a motivé pour pratiquer ce sport, puisque j’ai grandi dans un milieu qui a un faible pour le judo», raconte le jeune Imad Aghiles à l’APS. Ce n’est donc pas par hasard que l’athlète du JC El Harrach — le club qui a enfanté Benazoug et où il évolue jusqu’à ce jour — s’est investi dans cette discipline au point où il a relégué ses études au second plan. Une manière de faire qui a déplu à son père, Boualem, même si ce dernier est issu, lui aussi, du milieu du judo. Le père voulait, coûte que coûte, que son fils réussisse et parvienne à concilier ses études et son sport préféré. D’ailleurs, quand il était enfant, il arrivait à son père de lui cacher son kimono pour le contraindre à aller à l’école, après avoir constaté qu’il ratait ses cours juste pour aller s’adonner à des séances de judo. «Le judo c’est ma vie», renchérit le jeune judoka du JC El Harrach qui ne se voyait pas s’épanouir dans un milieu autre que ce sport. Une conviction qui a poussé finalement son père à «abdiquer» devant son désir ardent et inébranlable de se tracer un chemin vers la gloire dans le judo. «J’étais sacré champion d’Algérie dans toutes les catégories, des minimes jusqu’aux espoirs. Le seul trophée qui me manquait est celui de la catégorie junior, puisqu’on a été privés de se produire dans le Championnat de cette tranche d’âge à cause de la pandémie du Covid-19», a-t-il fait savoir.

20 ans et déjà un riche palmarès
Le potentiel impressionnant du jeune judoka harrachi lui a permis, en outre, de faire une entrée dans la cour des grands tout en étant encore espoir. Cela se traduit déjà par deux médailles d’or en Championnat d’Algérie des seniors. Ce n’est pas tout, puisqu’il compte aussi dans son palmarès une autre médaille d’or en Championnat d’Afrique des juniors. Des distinctions qui le motivent davantage pour viser toujours haut. Pourtant, ça n’a pas été facile pour lui de tenir le coup après la méchante blessure contractée à un genou et qui l’a contraint de passer sur le billard. Il s’agit là, a-t-il poursuivi, de son plus mauvais souvenir qu’il garde jusqu’à présent, car il devait compter sur ses moyens personnels pour subir l’opération chirurgicale au niveau d’une clinique privée à Alger. Cela ne l’a pas pourtant empêché de revenir en force, il y a de cela huit mois, en redoublant d’efforts pour retrouver vite la plénitude de ses moyens. Les efforts que le jeune Benazoug a déployés viennent déjà d’être récompensés par cette médaille d’or décrochée haut la main, vendredi passé, en finale du Championnat d’Algérie individuel senior sur le tatami du Palais des sports Hamou-Boutlélis d’Oran. «Cette médaille a un goût spécial pour moi, car elle intervient après une période difficile dûe à ma blessure au genou. J’ai travaillé très dur pour rattraper mon retard afin d’arriver au top à ce Championnat. Dieu merci, je n’ai pas déçu mes parents et mes proches. Cette consécration me stimule pour viser toujours haut», a-t-il encore promis.

Le Championnat d’Afrique et les JM d’Oran en ligne de mire
Imad Aghilès Benazoug se projette déjà sur l’avenir. Il veut vite revenir à Oran pour s’illustrer encore à l’occasion des Championnats d’Afrique des nations en mai prochain et des Jeux méditerranéens, prévus du 25 juin au 6 juillet 2022. «Ce sacre national que je viens de remporter à Oran me donne déjà un avant-goût en prévision des deux compétitions internationales que va abriter cette ville prochainement. Je nourris de grandes ambitions en prévision de ces deux épreuves que je veux réussir de la plus belle manière possible», insiste le jeune judoka. Imad Benazoug n’aura ainsi pas de temps de répit, car il doit vite se retremper dans l’ambiance du travail avec son club qui l’a formé et qui lui donne tous les moyens pour poursuivre sa progression. A ce propos justement, il s’est dit réjoui par la disponibilité de l’outil de travail au niveau du JC El Harrach, tout en souhaitant néanmoins que la Fédération algérienne de judo le soutienne, lui et tous les autres jeunes talents en leur multipliant les stages et en leur offrant la possibilité de se frotter aux meilleurs judokas du monde. «Il s’agit là, du seul moyen qui va nous permettre de progresser davantage et nous rapprocher du haut niveau. Personnellement, je vise tout simplement une médaille olympique dès les prochains Jeux olympiques de Paris en 2024», rêve-t-il déjà tout en souhaitant que ce rêve devienne une réalité. n