L’Inspection générale de la Présidence opérationnelle

C’était un engagement du Président Tebboune

Aussitôt dit, aussitôt fait, trois mois après l’annonce faite par le Président Abdelmadjid Tebboune lors d’une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, l’Inspection générale de la Présidence de la République est opérationnelle.

L’«organe d’inspection et de contrôle d’urgence», selon la définition donnée par son Décret de création, a été installé ce jeudi par le Président Abdelmadjid Tebboune qui avait déjà procédé au début de cette année à l’installation officielle de l’Inspecteur général. Le sentiment d’impunité devrait donc disparaître chez les fonctionnaires, parmi ceux de la haute hiérarchie ou aux niveaux subalternes, dans «les administrations, les institutions, les organismes publics et les collectivités locales», qui avaient tendance à outrepasser leurs prérogatives, au profit de leurs progénitures et proches, à verser dans la hogra contre les couches défavorisées, ou à traîner les pieds dans la mise en œuvre des politiques publiques destinées à répondre aux attentes des populations, et pire, à détourner ces mesures au bénéfice des couches privilégiées, parfois au vu et au su de tous.
Les procès liés à des affaires de corruption ont montré que l’abus de fonction, le trafic d’influence, l’octroi de privilèges injustifiés, l’abus de confiance, l’infraction à la loi, la dilapidation de deniers publics… n’étaient malheureusement pas rares chez des ministres, des walis et d’autres responsables à des niveaux moins élevés.
On a vu, dans un passé pas très lointain, comment, pour certains «promus», parfois par cooptation et non pas sur la base de leurs mérites, l’accès aux postes a été perçu comme une opportunité à saisir absolument pour faire profiter d’avantages indus leur progéniture et leurs proches.
Ces derniers, à leur tour, n’hésitaient pas, voire étaient encouragés, à se prévaloir de la haute fonction de leurs parents pour faire du trafic d’influence et s’enrichir illicitement. Ces pratiques ont-elles disparu dans l’Algérie nouvelle qui se construit ? L’inspection générale de la République nous le dira.
En novembre dernier, en expliquant aux responsables de médias nationaux la mission de cette inspection, le Président Tebboune avait fait savoir qu’elle «consiste à contrôler le travail et les activités des responsables», précisant que cette inspection sera appelée à effectuer des visites inopinées.
«Si demain, des inspecteurs de cette structure se déplaceront dans une wilaya donnée, ils auront à rencontrer et discuter avec les citoyens pour s’enquérir de ce qui a été entrepris et réalisé afin d’assurer le suivi de l’application des décisions», a-t-il dit.
Le Président avait fait savoir que «des citoyens se sont plaints de la non-application des décisions prises par le Gouvernement qui applique le programme du président de la République», citant entre autres la prime du Covid-19 destinée aux personnels exerçant dans le secteur médical, allant de l’ambulancier au médecin en passant par l’infirmier, qui n’a pas été perçue dans certains établissements».
«C’est à cause de cela que j’ai mis fin aux fonctions de plusieurs walis et ministres. Celui qui n’applique pas les décisions du Gouvernement doit partir», avait-il affirmé. La mission ne sera pas facile quand on sait, comme l’a révélé, à la même occasion, le Président Tebboune, que c’est à cause de cette inspection qu’il a été mis fin à ses fonctions de Premier ministre, en 2017, car elle était «rejetée à l’époque». Les observateurs notent que l’installation de l’Inspection générale des services de l’Etat et des collectivités locales, organe placé sous l’autorité du président de la République, s’inscrit dans le cadre des 54 engagements du Président Tebboune pour l’édification d’une Algérie nouvelle où la confiance du citoyen est restaurée à la faveur d’un contrôle des actions des responsables, un renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption. Selon son Décret de création, l’inspection générale intervient au moyen de missions d’inspection et de contrôle qui peuvent être inopinées ou annoncées. Elle peut, en outre, être chargée par le Président de toutes autres missions d’enquêtes ou d’investigations sur des situations particulières ou exceptionnelles.
Elle s’appuie, dans ses interventions, sur le concours et la collaboration des organes d’inspection et de contrôle ainsi que sur ceux des structures centrales et locales des administrations concernées, mais elle agit avec ses propres moyens humains et matériels.
Lakhdar A.