Un patrimoine ancestral à préserver et promouvoir

Le diwan

Artistes et praticiens du diwan, participant à la Résidence de création «One Beat Sahara», qui se déroule dans l’oasis de Taghit, estiment que le diwan est un «patrimoine musical algérien et nord-africain ancestral» qu’ils continuent de «perpétuer en oeuvrant à sa pérennisation, sa promotion et sa diffusion» à travers le monde.Mhammed Damou, du groupe «Sidi Blel», qui a hérité cet art de son père et de son frère aîné, estime que le diwan est un «patrimoine algérien ancestral, qui confirme une fois de plus la dimension africaine de l’Algérie et la diversité de sa culture », soulignant que cette musique rituelle est répandue dans des villes comme Oran, Ain Sefra, Alger, Constantine, Ghardaïa ou encore Ouargla».
Il note relève également les efforts de promotion à l’international par le groupe «Gaâda Diwan Bechar», la chanteuse et musicienne Hasna El Becharia, ou encore l’universitaire américaine Tamara Turner qui a passé quelques années en Algérie pour un travail de recherche académique sur le diwan.
Mhammed Damou a également expliqué le déroulement des cérémonies traditionnelles sous la houlette du Mqeddam, d’un Maâllem au goumbri et d’un Koyo Bango au chant en plus de danseurs et percussionnistes au karkabou pour interpréter les innombrables «bradj» (chansons) en Arabe, en Bambara, ou dans d’autres langues sahélienne.
Connu comme le dernier prodige du diwan à Bechar, Abdelhakem Abdellaoui, fondateur de «Diwan El Waha», estime que la pratique de cette musique ancestrale lui assure une sauvegarde et une plus large diffusion, particulièrement à travers les événements qui lui sont dédiés.
Maâllem Hakem, a confié avoir été subjugué par les rythmes et les instruments du diwan dans son enfance, ce qui l’a poussé à se fabriquer un goumbri et se rapprocher des aînés pour animer sa première cérémonie à l’âge de 16 ans. Depuis, avec son groupe il a participé aux festivals national et international de musique diwan et à un programme d’échange culturel avec la Chine.
Il explique que la pratique du diwan ne se concentre pas uniquement dans la région de la Saoura mais dans la majorité de la région ouest du pays en plus d’être perpétré à Constantine par «Dar Bahri» qui se «rapproche beaucoup plus du stambali tunisien».
Fondateur du groupe «Qaâdet El Waha», Abdelmadjid Zenani confie que le diwan «fait partie intégrante des us et coutumes» de la région de Bechar et que cette musique a connu une «très large diffusion» depuis quelques années grâce aux «efforts de certains groupes et à l’évolution des technologies et des réseaux sociaux».
Inaugurée le 21 février, «One Beat Sahara», qui réunit 23 jeunes musiciens d’Algérie, des Etats-Unis et d’autres pays d’Afrique du nord et du Sahel, se poursuit encore jusqu’au 13 mars avec une seconde partie prévue à Alger.
Un grand concert collectif est prévu dans la station de gravures rupestres de Taghit, avant que les participants ne poursuivent leurs ateliers à , qui seront sanctionnés par un autre spectacle de clôture prévu à l’Opéra d’Alger, Boualem-Bessaih.
R.C.