Effondrement financier de la Russie, l’optimisme occidental s’effrite !

Après 11 jours de guerre, les Bourses chutent et les matières premières explosent

Les effets des sanctions financières et économiques prises par l’Union européenne (UE) et ses alliés contre la Russie se font déjà sentir. Après onze jours d’offensive russe en Ukraine, les analystes de la finance visualisent la situation du marché financier international fortement touché par le bannissement des banques russes du réseau SWIFT et le blocage des actifs des oligarques russes. Leur constat est unanime. Les conséquences seront désastreuses sur l’économie européenne. Le secteur industriel plonge. Certes, les finances russes seront durement affectées, mais aussi celles des autres pays du monde qui pourraient subir, en contrepartie, les lourdes conséquences des sanctions que la Russie pourrait imposer en riposte à cette « guerre économique » que mène l’Occident contre elle. Le Président russe Vladimir Poutine a pris des mesures importantes pour soutenir l’économie de son pays
Par ailleurs, Moscou n’a pas encore réagi aux sanctions financières et économiques prises par l’Occident et semble prendre tout son temps, ce qui fait monter le stress des marchés financiers et boursiers, notamment, des matières premières qui connaissent une hausse vertigineuse des prix sur un marché très demandeur comparé à une offre très limitée.
Ce déséquilibre structurel provoquera un choc de demande difficile à contenir en raison de la vulnérabilité des banques centrales à agir pour amortir, d’ores et déjà, le choc de l’inflation qui préoccupe les gouvernements et les consommateurs.
La situation est beaucoup plus dangereuse qu’en 2014, selon les experts qui s’interrogent actuellement sur l’impact réel de ces sanctions sur la Russie, sur l’Europe et même l’Afrique. Cette dernière a tissé ces dernières années des liens forts et étroits avec Moscou et Pékin. L’ami et l’allié de la Russie que les Occidentaux redoutent en raison de son indépendance financière et économique.
De plus, la Chine a refusé de se positionner dans ce conflit. Elle reste prudente.
Ce qui est sûr, les deux pays entretiennent des relations plutôt solides. Pour amortir le choc des sanctions sur ses banques, la Russie bannie du réseau SWIFT opte pour le système financier interbancaire chinois pour assurer ses transactions, mais aussi pour compenser ses pertes sur les autres marchés économiques, tel que celui de l’industrie automobile et de téléphonie mobile après le retrait des sociétés étrangères activant dans ces domaines du marché russe.
La Chine constitue une issue de secours pour la Russie. Ces deux pays ont déjà assuré leurs arrières en Afrique. Plusieurs investissements ont été lancés dans plusieurs pays africains dont nombre d’entre eux ont refusé de voter en faveur des sanctions imposées à la Russie.
L’objectif est de provoquer l’effondrement de son économie, ce qui ne semble pas faire l’unanimité de tous les pays, même européens et des agences de notation financière internationale qui craignent l’impossibilité de remboursement de la dette souveraine russe suite à l’interdiction de l’UE et des Etats-Unis de sa négociation sur les marchés financiers. Ces sanctions financières sont une arme à double tranchant, dures pour les PME et PMI et pour les échanges commerciaux. L’UE et ses alliés ont imposé de lourdes sanctions à un pays avec lequel ils ont des relations économiques très importantes, du coup les conséquences seront aussi lourdes pour leur économie et leurs entreprises.
Le consommateur européen et américain qui subit une inflation galopante depuis des semaines risquent de réagir d’une façon brutale et imprévisible. Une détresse à laquelle les gouvernements européens prêtent peu attention, alors que les banques centrales suffoquent et peinent à freiner l’inflation face à une hausse explosive des prix sur le marché et la baisse de l’Euro. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont orienté leurs aides vers l’Ukraine.
« La Banque mondiale prépare une aide de 3 milliards de dollars pour l’Ukraine dont au moins 350 millions pourraient être débloqués dès cette semaine », selon les médias étrangers, tandis que « le FMI réfléchit à l’octroi d’une aide supplémentaire via son instrument de financement rapide ». La Banque centrale européenne (BCE) a aussi promis d’agir. A ce rythme-là, les économistes prennent du recul et se demandent si les institutions financières et leurs administrateurs ne vont pas loin dans leur stratégie.
Les entreprises qui traitent avec la Russie risquent de payer le prix cher, à l’instar des industriels agro-alimentaires et des agriculteurs qui importent leurs engrais et blé de Russie.
Le prix de la farine, du pain, des gâteaux, du lait, du beurre… vont exploser sur les marchés locaux. Aucun pays ne sera épargné par cette hausse, notamment, les pays africains très vulnérables financièrement. Certains pays à l’instar de l’Algérie ont déjà rempli leurs stocks de blé, ce qui leur permettra de maîtriser l’inflation, mais aussi lancer de nouveaux appels d’offres pour éviter les pénuries au-delà des six mois à venir.
Samira Takharboucht