Reflet du style et de l’état d’esprit de celui qui écrit

A chacun son écriture

Cela est d’autant plus vrai que l’ensemble des mécanismes psychiques et physiques d’une même personne sont des indicateurs de son identité.Les traits de caractère d’une même personne sont d’analyse approfondie des plus grands psychologues de l’individualité. En effet, aussi étonnants que cela puisse paraitre, l’écriture de chacun est à l’image de son état d’âme. Les graphologues le savent et peuvent vous en dire beaucoup sur les traits de caractère de chacun ; parce qu’ils sont psychologues spécialisés dans le domaine de l’écriture, chaque lettre doit être examinée avec minutie parce qu’elle porteuse d’informations sur l’état psychologique de celui qui l’a écrit. Le graphologue est particulièrement habile en matière d’individualités. Les hommes et les femmes éprouvent leur besoin d’écrire pour dire leur joie, leur tristesse, leurs douleurs, exprimer clairement leur colère d’avoir été trompé ou leur satisfaction de voir son message suivi de réponse favorable. Lorsqu’on les analyse objectivement, on se rend compte qu’ils les écrivent non pas par plaisir, mais par souci d’en finir avec une affaire sérieuse, ou de s’expliquer sur un litige, demander de l’aide à un ami ou à un proche en essayant de bien argumenter de manière à le convaincre, essayer d’expliquer à quelqu’un qu’il a tort et qu’il est vain de lui prouver le contraire, téléphoner à un ancien collègue pour lui demander des de n’avoir pas répondu à son invitation. Dans tous messages possibles et imaginables, on remarque une différence de style dû beaucoup plus à une question de niveau qu’au choix des tournures et des mots. Si le message est oral, des détails importants peuvent échapper, mais s’il s’agit d’un message écrit, le décrypteur a devant lui tous les éléments nécessaires pour une analyse sérieuse d’ordre grammatical, lexical et sémantique. On n’a pas droit à l’erreur dans toute production écrite. D’une manière générale, toute production écrite est intéressante à lire pour sa signature personnalisée, les informations sur l’auteur et les conditions dans lesquelles le texte a été composé.

Toute production écrite doit être à l’image de son producteur
Elle porte des particularités qui intéressent l’analyste du point de vue psychologique. L’auteur pouvant être un déprimé ou un névrosé, sinon une personne comblée ou frustré. On le voit à la lecture de son chef d’œuvre qui moyennant des occurrences significatives ou des récurrences voulues qui indiquent une obsession, un manque douloureux, une satisfaction dans un domaine de prédilection. On a lu chez un poète, une série de textes esthétiques, une série de mots qui entrent dans un domaine spécifique, la souffrance physique ou morale. L’auteur a cette obsession au point d’en être malade. Il en est tellement obsédé qu’il est incapable d’écrire par exemple sur les plaisirs de la vie. On a relevé plusieurs centaines de mots : noms, verbes, qualifiants entrant dans le même thème La vie est multiforme, chacun la vit en fonction de ses moyens, de sa situation matérielle, sociale, psychologique. Il y a des écrivains qui expriment leur joie, leurs peines, leur désarroi, leur souffrances intérieures par le biais d’un personnage qu’ils mettent en scène. Au fil des pages, on peut relever les thèmes dominants lorsque le style est claire et l’écriture linéaire ; ces thèmes apparaissent nettement par une bonne compréhension. Quant aux personnages, ils sont peints de manière différenciée exactement comme dans une œuvre picturale où l’artiste choisit les couleurs pour être distingués physiquement et moralement. Par l’écriture, on procède autrement, les choix pour la peinture en disent long pour quelqu’un qui sait interpréter. Une nouvelle, une chronique peuvent faire l’objet d’interprétations différentes.

L’écriture manuscrite est beaucoup complexe pour l’analyse
Comme les empreintes digitales, il y a autant de formes d’écritures que d’individus sur terre, on a coutume de dire que celui-là écrit comme celui-ci, mais ce ne sont que des ressemblances ; car quand on les examine de près, on se rend compte qu’il y a des différences dans la formation de certaines lettres, chacun a son écriture. Ceci est dû au caractère de chacun. Lorsqu’on lit l’écriture de quelqu’un, on lit surtout, si son écriture est lisible, sur son état psychologique. S’il est de caractère nerveux, il a des manières spécifiques de former les lettres, le « s » ou le « r », le « l » ont des formes spécifiques, des traits sont brutalement faits de traits vers le haut ou vers le bas; ce qui traduit des caractères impulsifs, voire des caractères de type « sanguin», sujet à des colères faciles. Les caractères de type lymphatiques apparaissent aussi par des formes apaisées dans les lettres qui se traduisent par une écriture régulière, facile à lire, les lettres sont dans une verticalité parfaite. Mais il arrive que les lettres soient en oblique, quelquefois difficiles à déchiffrer, elles apparaissent en des formes qui s’entrecroisent, au point de devenir de devenir illisibles. Tel est l’un des inconvénients majeurs de l’écriture manuelle. Mais peu importe, car de tout il y a eu des écritures lisibles ou illisibles, c’est dans la nature des individus, certains ont amélioré leur façon d’écrire, d’autres sont restés incorrigibles et ça leur a joué de vilains tours, surtout aux examens où on a coutume de juger sur l’écriture. Les graphologues ont remarqué que pour un individu, l’écriture change, selon les moments du jour, et nous-mêmes nous avons pu le constater. Selon qu’on écrit le matin ou le soir, l’écriture change.
Le matin, on est en bonne forme physique, on fait l’effort de bien soigner son écriture ; le soir, avec la fatigue, c’est le relâchement, l’écriture tire vers le bas. Ceux qui ont eu à examiner les manuscrits écrits à la main des écrivains étonnent pour leur clarté. La clarté de l’écriture est une preuve que la personne est en bon équilibre mental, qu’il a la main sûre.
La question que l’on se pose, aujourd’hui est de savoir si la graphologie est une science ou un art. Beaucoup de scientifiques lui dénient la qualité de scientifique et sur la base de preuves indéniables. Mais elles restent quand même une science pour le travail qu’elle est capable de réaliser : reconnaitre l’individu qui a signé un document, à partir de quelques égratignures portées au stylo. Dans les grandes enquêtes scientifiques, on ne peut pas se passer des services du graphologue, s’il y’a des documents spécifiques à examiner à la loupe ou des signatures particulièrement difficiles à faire parler.

Il est bon que chacun garde son habitude d’écrire
C’est un outil de communication encore indispensable et qu’il faut savoir actualiser en essayant de l’améliorer pour le rendre performant. De nos jours, on admire les rares personnes qui ont su garder l’art de bien écrire et c’en est un véritablement. Beaucoup de ceux qui écrivent ne savent pas écrire, et combien il est désagréable de lire des feuilles très mal écrites, imaginez un livre indéchiffrable à lire pour faire un compte rendu, c’est un vrai supplice. Les médecins, en général, ont une écriture illisible ; il faut faire de gros efforts pour lire leur rapport. L’écriture d’une femme est facilement reconnaissable. Et ce qu’il y’a d’étonnant, c’est qu’une femme reconnait l’écriture d’une autre femme. Elles soupçonnent les maris lorsque ceux –ci sont porteurs de documents écrits par d’autres femmes. Immédiatement les interrogatoires d’usage commencent. Pourtant l’art des belles lettres à l’encre de Chine existe toujours dans le cadre de la calligraphie, en arabe, pour la décoration. Que chacun garde quelques pages de son écriture pour la postérité. Les écrits réalisés à la main par des écrivains célèbres sont soigneusement sont soigneusement conservés par les personnes qui en connaissent la valeur, comme pièces de musée.
Du temps où il n’y a avait pas de machines à écrire, ni d’imprimerie, on payait des hommes ou des femmes d’écriture, appelés à l’époque des copistes, pour écrire mot à mot, des œuvres entières et en plusieurs exemplaires. Pauvres copistes qui ont passé leur vie à copier, jour et nuit, des livres et peut de très gros livres d’auteurs. C’est un honneur pour eux que d’avoir sauvegardé un patrimoine d’une valeur inestimable.
Le copiste était payé pour faire le travail de reproduction des œuvres dont certaines étaient immenses, mais moyennant une belle écriture. N’était pas copiste qui voulait et sa qualité première était de bien former les lettres et surtout de ne pas faire de fautes en écrivant. C’était une lourde responsabilité que d’être chargé de recopier une œuvre d’un auteur célèbre. La reproduction devait être parfaite en tout point de vue.
Boumediene Abed