La communauté marocaine en France exige la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion

Maroc

Des membres de la communauté marocaine en France ont organisé, samedi devant l’ambassade du Maroc à Paris, un rassemblement pour dénoncer les pratiques répressives du régime du Makhzen et exiger la libération de tous les détenus politiques et d’opinion dans le royaume. Lors de ce rassemblement, organisé à l’appel d’une dizaine d’associations marocaines de défense des droits de l’Homme, les participants brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits : «Le journalisme n’est pas un crime», «Halte à la répression au Maroc», ou encore «Libérez les journalistes emprisonnés» dont Souleimane Raissouni et Omar Radi. Ce dernier, journaliste d’investigation et militant des droits humains, a été condamné jeudi en appel à six ans de prison ferme, par la Cour d’appel de Casablanca. Les manifestants ont également dénoncé les pratiques répressives du Makhzen, et exigé la libération de tous les détenus politiques se trouvant dans les geôles du royaume. «Nous sommes ici pour exprimer notre solidarité avec tous ceux qui luttent au Maroc surtout les journalistes emprisonnés», a indiqué à la presse un des manifestants citant, entre autres, le procès inique dont font l’objet Omar Radi et Souleimane Raissouni. «La diffamation est devenue le principal moyen de pression du pouvoir marocain pour faire taire la contestation», a dénoncé un autre manifestant avant de poursuivre : «Les libertés se rétrécissent de jour en jour au Maroc». «Nous dénonçons aussi lacomplicité du pouvoir français et des Occidentaux avec Rabat», a pour sa part, indiqué un autre participant à ce mouvement de solidarité avec les détenus politiques et d’opinion marocains. Les associations marocaines de défense des droits de l’Homme activant en France ne cessent de dénoncer le «durcissement répressif spectaculaire» qui s’inscrit en droite ligne de la continuité de l’histoire d’un pouvoir autoritaire. Pour ce collectif d’associations, au Maroc, «la seule réponse à toute expression critique ou revendication est la coercition». «Les enlèvements, la torture, les arrestations arbitraires, les poursuites judiciaires, les condamnations à de lourdes peines de prison, sont autant de châtiments réservés notamment aux journalistes, Youtubeurs, activistes des droits humains, militants des mouvements sociaux et à tout citoyen exigeant la justice sociale». «La liste des victimes de la brutalité répressive ne cesse de s’allonger», ont déploré ces associations tout en assurant la poursuite de leur mobilisation pour exiger la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, notamment les journalistes Omar Radi, Souleiman Raissouni, Toufik Bouachrine, les prisonniers du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik, Said Ighid, Zakaria Adehchour, Mohamed Jaloul, le militant Nouredine Aouaj et les citoyens activant sur les réseaux sociaux. Le collectif d’associations est déterminé à rester mobilisé également pour «exiger que les droits fondamentaux soient respectés au Maroc, condamner les pratiques du régime marocain et de son appareil policier, dénoncer les décisions d’une justice aux ordres d’un pouvoir autocratique et surtout pour que le Maroc honore ses engagements internationaux». L’appel au rassemblement de samedi a été lancé par le Comité de soutien aux prisonniers politiques et d’opinion au Maroc, l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), l’Association des Marocains en France (AMF), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Institut Mehdi-Ben Barka (Mémoire vivante), l’Association marocaine des droits humains (AMDH Paris/IDF), Justice et Liberté au Maroc et l’Association marocaine des droits humains (AMDH Nord/France).n