La tête des gondoles …

Résistance au changement

Depuis l’avènement, il y a 3 ans, du mouvement populaire «Hirak », un certain nombre d’événements se sont produits en terme sociétal et politique. En effet, la société algérienne dans son ensemble, s’est mobilisée pour aspirer à un réel ajustement de l’esprit de l’indépendance acquise par un long sacrifice qui a duré 132 ans. Ce mouvement correctif est survenu après une trentaine d’années : une décennie noire avec toutes ses conséquences politiques, sociétales et économiques. Elle a été suivie par une période d’une vingtaine d’années dont les premières années ont donné de l’espoir à un peuple qui venait de vivre une véritable guerre civile.
Depuis le 12 décembre 2019, l’Algérie a choisi d’interrompre des pratiques jusque-là claniques, opportunistes et sans aucune volonté pour construire ce que l’on appelle l’intérêt général. Durant l’année 2019, beaucoup de figures politiques considérées comme responsables par le peuple mais surtout par la justice des égarements dans l’exercice de leurs fonctions par incompétence et parfois par soumission à des forces supranationales.
Ces mêmes forces ont aidé ces figures à se maintenir au pouvoir contre l’effacement de l’Algérie sur la scène internationale et ont rendu l’Algérie un pays «dépensier» de l’argent du pétrole. La volonté affichée par l’actuel Président, pour ce qui est communément appelé «l’Algérie nouvelle» est une réalité.
Nous avons cru que les «têtes de gondole» emprisonnées, personne ne pouvait donc faire obstacle à cette dynamique impulsée par Monsieur Tebboune et par les deux Gouvernements successifs.
Nonobstant, l’ensemble des éléments évoqués ci-dessus, la déclaration du wali d’Oran, ces dernières heures nous confirme le contraire. Cette déclaration est un élément très important sur lequel il convient impérativement de s’attarder, non seulement pour constater mais aussi pour analyser qui aujourd’hui en Algérie continue à freiner l’avancée du pays sur le plan économique, sur le plan des projets innovants, sur la question de la santé, l’éducation, l’agriculture etc. ?
Ce que révèle le wali d’Oran est symptomatique d’une réalité jusqu’a maintenant dénoncée mais cette déclaration est un exemple tangible des comportements nuisibles, conscients ou inconscients d’ailleurs. Seuls des enquêtes ou des commissions sur des faits bien précis valideront ou invalideront ces hypothèses.
En effet, la déclaration du wali est un vrai cas d’étude, pour comprendre qu’en dehors des quelques personnages politiques emprisonnés, il existe en Algérie toute une organisation opposée à la finalisation de notre indépendance. Ce wali déclarait que malgré les efforts menés par les services de la wilaya d’Oran, des salariés pourront ne pas être payés la fin mars 2022 car la dotation de leur salaire a été détournée… C’est scandaleux !
Les questions qui me viennent à l’esprit sont : quel est le nombre et où se trouvent les personnes qui font obstacle à la continuité de l’évolution de notre nation ? D’où tiennent-ils leur force ? Est-ce du simple égoïsme ? De l’individualisme ? De l’incompétence ? Ou bien s’agit-il d’un problème systémique ?
J’ose croire que ce mode de fonctionnement n’est que circonstanciel et qu’il n’est pas ancré dans la mentalité d’une partie des Algériens. Le drame serait d’imaginer que nous faisons face à une situation culturelle qui émane de notre propre schéma mental. Les individus peuvent avoir des difficultés à comprendre, à appréhender et à assimiler le changement. Cette résistance au changement constatée aujourd’hui est très handicapante et ralentie la dynamique conduite par tous les Algériens qui souhaitent construire un Etat fort.
La mise en place, de l’Inspection générale de la Présidence, semble être la bonne formule retrouvée aujourd’hui par le chef de l’Etat pour enjamber toute cette catégorie d’individus qui se trouvent dans des endroits différents de l’administration algérienne et pas seulement. Nous ne pouvons qu’encourager et être solidaire de cette initiative car c’est une réponse immédiate bien évidemment et circonstancielle.
Nous souhaiterons, nous espérons qu’une autre forme de correction puisse émerger pour déconstruire cette culture «d’empêchement» des objectifs que l’Algérie veut atteindre. L’éradication de cette culture se réalisera lorsque l’ensemble des forces vives en Algérie se conjuguent pour un même objectif.
En effet, l’Algérie dans son histoire a montré qu’elle était capable de surmonter les adversités. Elle a réussi sa guerre d’indépendance et l’éradication du colonialisme, puis elle a réussi l’éradication de la violence des années 90.
Averroès Tedj