Abramovitch visé par des sanctions, la vente de Chelsea suspendue

Angleterre

Deux jours après que le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a imploré le Parlement britannique d’adopter davantage de mesures, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions contre sept autres oligarques russes, dont le propriétaire du club de football de Chelsea.
Roman Abramovitch venait de mettre en vente son club de Chelsea, qu’il chérit depuis près de 20 ans. Mais cette dernière est désormais gelée. Le propriétaire du club de Premier League (1e division anglaise) depuis vingt ans, proche de Vladimir Poutine, figure parmi sept riches et influents Russes proches du Kremlin ciblés jeudi par le gouvernement britannique.
En représailles à l’invasion russe de l’Ukraine, Roman Abramovitch, par ailleurs actionnaire d’entreprises d’acier russes qui pourraient avoir fabriqué les tanks déployés en Ukraine selon Londres, subit désormais un gel de ses avoirs, une interdiction de transactions avec des particuliers et des entreprises britanniques et une interdiction de voyager.

Chelsea, victime indirecte
des sanctions
Conséquences directes pour le club : fermeture de la billetterie et de la boutique de produits dérivés, mais aussi impossibilité d’acheter ou de vendre des joueurs.
Chelsea se voit toutefois accordé une «licence spéciale», afin que le personnel du club londonien puisse continuer de toucher un salaire. Les supporters des Blues pourront assister aux matches, s’ils ont déjà acheté leur billet, mais les dépenses du club seront encadrées : pas plus de 20 000 livres (environ 24 000 euros) par déplacement et par équipe.
Le vainqueur en titre de la Ligue des champions a dit vouloir demander au gouvernement britannique de modifier la licence, pour que le club puisse «fonctionner aussi normalement que possible».
Cette licence n’autorise pas la vente du club, mais le gouvernement pourra examiner une demande en ce sens à une condition : «En aucun cas Roman Abramovitch ne pourrait tirer profit de cette vente», a déclaré un porte-parole du gouvernement. L’exécutif reste «ouvert à la vente du club, mais cela nécessiterait une autre licence et des discussions avec le Trésor et d’autres ministères», a-t-il ajouté.
Avant de se résoudre à vendre, Roman Abramovitch avait essayé de sauver ce qui pouvait l’être en confiant fin février la gestion au quotidien du club aux six administrateurs de sa fondation caritative. Il avait aussi promis que le «produit net» de la vente serait versé à une fondation au profit de «toutes les victimes de la guerre en Ukraine».
La ministre de la Culture britannique assure vouloir protéger le club. Les organisations de fans l’appellent à minimiser au maximum les incertitudes, pour que le club ne pâtisse pas des sanctions.
Mais ses effets se font déjà sentir. L’opérateur de téléphonie mobile Three a, quant à lui, annoncé la suspension de son partenariat avec le club, à qui il a notamment demandé la suppression «jusqu’à nouvel ordre» de son logo des maillots des joueurs et des abords du stade.
Avec les investissements de Roman Abramovitch, Chelsea a remporté tous les trophées majeurs en Angleterre et en Europe.n